Les Français inquiets du changement climatique, mais se jugent impuissants (étude)
Les Français sont globalement conscients et inquiets de la réalité du changement climatique et estiment qu’il faut prendre des mesures, mais jugent que leurs actions individuelles auront peu d’impact pour l’atténuer, selon une enquête de l’OFCE publiée mardi.
En plein mouvement des « gilets jaunes », parti de la contestation de la taxe carbone, il ressort de cette enquête que 90% des personnes interrogées pensent que l’activité humaine est responsable du changement climatique et que l’essentiel des Français sont « prêts à prendre des mesures d’atténuation », comme payer plus pour des appareils à meilleur rendement énergétique.
Toutefois, ils ont aussi le sentiment que les actions pro-environnementales d’un individu ont impact « relativement faible » sur la lutte contre ce changement climatique. L’idée selon laquelle la responsabilité d’agir « incombe aux autres », aux entreprises ou aux gouvernements, est « très répandue », constatent les chercheurs de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).
Il y a ainsi des « écarts importants » dans une grande partie de la population entre l’inquiétude vis-à-vis du changement climatique et les actions réellement engagées dans la vie quotidienne.
Cela n’empêche pas les Français de faire certaines actions, en moyenne 7,3 sur une liste de 14 proposées, comme utiliser des ampoules basse consommation, arrêter le mode veille des appareils électroniques, réutiliser des sacs en plastique, trier et recycler des déchets ou encore économiser l’eau.
Mais ils estiment que le manque d’information sur ce qui peut être fait, le coût jugé trop cher des actions nécessaires et le sentiment que c’est un problème trop important pour les initiatives personnelles aient un impact restent des obstacles à toute action efficace.
Les auteurs de l’étude notent d’ailleurs que les niveaux de connaissances factuelles des Français sur le changement climatique « sont dans l’ensemble faibles à passables », avec des grandes différences dans l’action selon les catégories socio-professionnelles.
Plus le niveau d’étude est élevé plus l’inquiétude et la perception du risque est forte. Les chômeurs sont surreprésentés parmi les négateurs (du changement climatique) et agissent peu pour en atténuer les impacts. Les femmes sont plus sensibles à la perception du changement climatique et anticipent plus que les hommes.
L’étude plaide ainsi pour la mise en place d’un observatoire de la perception du changement climatique et alerte sur la nécessité de communiquer le plus localement possible sur le sujet et de proposer des solutions « concrètes sur les comportements vertueux à suivre ».
L’enquête a été menée du 5 juin au 17 juillet 2017 sur un échantillon représentatif à travers toute la France.