France: forte baisse des investissements verts en 2016 (Insee)
Les investissements des entreprises en France pour protéger l’environnement ont vu leur tendance à la baisse s’accélérer en 2016, selon une étude publiée mardi par l’Insee.
Ces investissements des établissements industriels employant 20 salariés ou plus ont accusé une chute de 17% à 1,1 milliard d’euros, après des diminutions de 2% en 2015 et de 3% en 2014, selon l’Institut national des statistiques.
Par domaine, 40% des investissements ont visé à éviter ou à limiter les effets de l’activité sur la qualité de l’air (288 millions d’euros), ou à réduire les émissions de gaz à effet de serre (159 millions).
Les investissements dans les eaux usées (197 millions), les déchets (145 millions) et les sols (123 millions) ont constitué d’autres postes de dépenses importants.
Les montants consacrés aux études pour protéger l’environnement ont pour leur part augmenté de 5% en 2016 à 279 millions d’euros.
Quatre secteurs ont réalisé 69% des investissements et études pour protéger l’environnement: l’énergie (en tête avec 397 millions d’euros), la chimie, les industries agro-alimentaires et la métallurgie.
La hiérarchie entre secteurs a bougé par rapport à 2015, note Elisabeth Kremp, responsable du département des synthèses sectorielles à l’Insee.
« Il y a deux secteurs qui sont plus touchés que d’autres (par la baisse des investissements): ce sont la métallurgie, qui passe de la 2e à la 4e position, avec une baisse de ses dépenses de l’ordre de 50% par rapport à 2015, et l’industrie agro-alimentaire, avec une baisse de l’ordre de 20% », détaille-t-elle à l’AFP.
L’étude montre aussi que moins de grandes entreprises ont investi en 2016 que l’année précédente. « Une de nos interprétations (…) c’est qu’il y aurait la fin d’un cycle d’investissements, qui concernerait plutôt les grands établissements », avance Mme Kremp.
Par ailleurs, les entreprises ont consacré 2,9 milliards de dépenses courantes en faveur de l’environnement, dont la moitié concerne le paiement de taxes, cotisations et redevances, elles-mêmes liées à hauteur de 61% à la récupération et au traitement des déchets.
Ces dépenses courantes sont en baisse, de 12% par rapport à 2013, relève encore l’Insee.