France-Égypte : un partenariat stratégique pour développer les énergies renouvelables
En raison d’un réseau électrique vieillissant et d’une démographie en forte progression, l’Egypte fait face depuis de nombreuses années à des difficultés d’approvisionnement en électricité. Soucieux de régler ce problème qui pèse sur sa croissance économique, le gouvernement égyptien a donc décidé de renforcer ses capacités de production d’électricité, notamment grâce aux énergies renouvelables afin de réduire également sa dépendance aux énergies fossiles polluantes (qui représentent encore près de 90% du mix électrique du pays). L’objectif de l’Égypte est ambitieux : atteindre 20% de renouvelable dans la production d’électricité d’ici 2020 (puis 42% d’ici 2035). Et pour faire du renouvelable la pierre angulaire de sa politique énergétique, l’Égypte compte s’appuyer sur le savoir-faire des groupes énergétiques français. Retour sur les accords énergétiques officialisés par Paris et le Caire depuis le début du mois de novembre.
EDF renforce ses capacités de production solaire en Égypte
La coopération énergétique débutée entre la France et l’Égypte il y a quelques années vient de franchir une nouvelle étape. Les représentants de ces deux partenaires historiques ont en effet profité de la visite officielle en France du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, pour officialiser de nouveaux partenariats stratégiques dans le domaine de l’énergie, et en particulier dans le secteur de la production d’électricité 100% renouvelable.
Le groupe EDF a en effet annoncé le 26 octobre le lancement d’un nouveau partenariat avec son homologue égyptien Elsewedy Electric. L’électricien français a en effet été retenu pour la construction et l’exploitation de deux centrales solaires photovoltaïques dans le sud de l’Égypte. Ces deux chantiers seront menés par EDF Énergies Nouvelles (EDF EN), la filiale d’EDF dédiée aux énergies renouvelables.
« EDF Énergies Nouvelles et Elsewedy Electric, chacun lauréat d’un projet d’une puissance de 50 MW dans le cadre de la deuxième phase d’appels d’offre pour des projets solaires photovoltaïques en Égypte, ont conclu un accord de partenariat pour développer, construire, exploiter et détenir conjointement l’installation de 100 MW », explique un communiqué de presse d’EDF.
Ces deux centrales solaires permettront au gouvernement égyptien de diversifier son mix énergétique tout en assurant la production d’une électricité totalement respectueuse de l’environnement (sans émission de gaz à effet de serre). Codétenues par le groupe Elsewedy Electric, ces deux centrales permettront également à l’Égypte de renforcer son indépendance énergétique grâce notamment à un contrat de vente d’électricité de 25 ans passé avec la société nationale de transport d’électricité (EETC).
Les premiers coups de pelles devraient être donnés d’ici le premier trimestre 2018. Ces deux nouvelles unités de production font partie du complexe solaire de Ben Ban, un projet renouvelable qui affichera à terme une puissance d’1,8 GW. Le gouvernement égyptien compte sur ce projet pour atteindre son objectif de 20% de production d’énergie renouvelable d’ici l’horizon 2020.
Voltalia s’engage également dans le secteur solaire égyptien
D’autres spécialistes français de l’énergie ont également officialisé la signature de contrats de partenariat avec l’Égypte. La société Voltalia a annoncé avoir remporté un marché portant sur la construction d’une centrale solaire de 25 MW dans la région d’Assouan (Haute-Egypte).
Voltalia a révélé que les panneaux photovoltaïques qui composeront cette centrale seront montés sur des « trackers » : ces structures motorisées permettront aux panneaux solaires de suivre la course du soleil tout au long de la journée. L’objectif est d’augmenter la productivité du parc en renforçant l’exposition des cellules photovoltaïques.
Cette centrale renouvelable, baptisée Râ Solar, fera également partie du projet solaire de Ben Ban et bénéficiera elle aussi d’un contrat de vente d’électricité de 25 ans grâce à un contrat signé avec l’EETC. Les travaux de construction devraient débuter en 2018 pour une mise en exploitation au deuxième trimestre 2019.
Engie et ses partenaires retenus pour un important parc éolien
Engie est le troisième et dernier énergéticien français à avoir annoncé la signature d’un contrat de partenariat avec l’Égypte. Le spécialiste français du gaz et ses partenaires japonais (Toyota Tsusho Corporation/Eurus Energy) et égyptien (Orascom Construction) ont été retenus pour construire et exploiter un vaste parc éolien dans le Golfe de Suez. La puissance cumulée totale de ce parc devrait s’élever à 250 MW.
« Le parc éolien sera situé à Rhas Gharib dans le Golfe de Suez, un site idéal avec un coefficient de production brut de plus de 60%. Un contrat d’achat d’électricité a été signé pour une durée de 20 ans avec le gestionnaire du réseau de transport égyptien, Egyptian Electricity Transmission Company », expliquent les responsables d’Engie.
Ce projet représente un investissement de plus de 400 millions de dollars (soit près de 350 millions d’euros). La construction devrait débuter dans les semaines à venir et s’étendre sur une période de 23 mois. Il s’agira du premier parc éolien égyptien soumis à un contrat de construction-possession-exploitation.
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