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La France mise sur l’hydrogène pour réussir sa transition énergétique

Élément le plus abondant de l’univers, l’hydrogène est une ressource énergétique couramment utilisée dans le secteur industriel sous forme gazeuse ou liquide. Il peut être produit grâce aux énergies renouvelables et il présente la particularité d’être facilement stockable : des caractéristiques qui en font aujourd’hui un atout pour notre transition énergétique.

Même s’il s’agit d’une technologie encore un peu coûteuse, l’hydrogène devrait monter en puissance au niveau mondial au cours des prochains années (dans les secteurs de l’énergie et du transport notamment).

Soucieux de ne pas rater une opportunité tant économique qu’environnementale, le gouvernement a donc décidé de formaliser la place que l’hydrogène prendra dans le paysage énergétique français dans les prochaines années. Explications.

Un plan d’action pour développer une filière d’excellence

L’hydrogène jouera un rôle majeur dans la réussite de notre transition énergétique et permettra à la France de rayonner sur le plan international. Telles sont les ambitions du gouvernement qui vient de dévoiler un vaste plan pour l’émergence d’une filière hydrogène tricolore.

Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, a en effet présenté vendredi 1er juin devant les principaux acteurs de la filière, les mesures majeures de ce plan d’action en faveur du déploiement de cette ressource énergétique décarbonée.

« L’hydrogène peut devenir l’un des piliers d’un modèle énergétique neutre en carbone. Cette molécule, qui renferme énormément d’énergie, va devenir indispensable compte-tenu de l’étendue de ses propriétés : elle permet de stocker l’électricité, d’alimenter des voitures, de recycler du CO2, de rendre les processus industriels plus propres. La France est à la pointe sur cette filière, et je veux lui donner les moyens de conserver son avance au cœur d’une compétition mondiale déjà féroce car elle constitue un atout pour notre indépendance énergétique mais également un immense gisement d’emplois », a déclaré M. Hulot dans un communiqué officiel.

Dès 2019, le gouvernement français va donc consacrer une enveloppe budgétaire conséquente de quelques 100 millions d’euros pour favoriser la démocratisation de l’hydrogène dans les secteurs de l’énergie, du transport et de l’industrie.

L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) sera en charge du déploiement de ces crédits et de l’accompagnement des projets sur l’ensemble du territoire.

Favoriser la production d’hydrogène décarboné

Aujourd’hui, 95% de l’hydrogène consommé sur le territoire français est issu des énergies fossiles polluantes.

Une tendance en totale incohérence avec les objectifs de notre transition énergétique et que le gouvernement souhaite logiquement freiner grâce à un objectif simple : fixer à 10% minimum la part de l’hydrogène produit à partir de ressources énergétiques renouvelables d’ici l’horizon 2023. Il s’agira par la suite de pousser cet objectif entre 20 et 40% d’ici 2028.

Le gouvernement souhaite que cet objectif soit atteint grâce à l’utilisation de l’électrolyse de l’eau, une technique qui consiste à décomposer les molécules d’eau en hydrogène à l’aide d’un courant électrique. Cette technique permettrait notamment de valoriser les surplus d’électricité renouvelable produite lors des périodes de creux de consommation.

Pour cela, le gouvernement a annoncé qu’une partie des fonds mobilisés pour le plan hydrogène servira au déploiement d’électrolyseurs. Dans un premier temps, ces électrolyseurs seront placés à proximité de sites industriels de petites tailles, qui consomment déjà de l’hydrogène.

L’objectif étant de rentabiliser rapidement ces installations et permettre à ces usines de tendre vers l’autoconsommation d’hydrogène.

Identifier les services rendus par l’hydrogène dans les zones électriquement isolées

Le gouvernement compte également s’appuyer sur l’hydrogène pour tenter de répondre au défi du stockage de l’électricité dans les zones non interconnectées au réseau électrique (les ZNI comme la Corse ou les Départements d’Outre-Mer).

L’Ademe et l’électricien EDF vont notamment s’intéresser aux avantages que présentent les électrolyseurs pour le stockage énergétique par hydrogène dans ces zones isolées. Une fois leur valeur identifiée, il s’agira d’inscrire le développement de l’hydrogène dans la PPE des zones insulaires.

L’Etat s’intéresse également au potentiel de l’hydrogène sous forme gazeuse, notamment pour favoriser la démocratisation du procédé power-to-gaz (transformer l’électricité en gaz).

Le gouvernement a ainsi demandé aux transporteurs et distributeurs de gaz de déterminer dans quelles conditions (techniques et économiques) l’injection d’hydrogène dans le réseau gazier tricolore deviendrait acceptable. Un rapport devrait être remis d’ici la fin de l’année.

L’hydrogène pour verdir le secteur du transport

Enfin, le gouvernement souhaite que l’hydrogène soit mis à contribution pour améliorer le bilan carbone catastrophique du secteur des transports (routier mais également ferré et fluvial). Le plan hydrogène mise à ce titre sur le déploiement de 100 bornes de recharge pour véhicules hydrogènes d’ici l’horizon 2023 (contre une vingtaine aujourd’hui). Cette mesure vise à stimuler les ventes de véhicules électriques à pile à combustible afin d’atteindre un parc de 5.000 unités en circulation, toujours d’ici 2023.

Un objectif à plus long terme vise à constituer une flotte nationale de véhicules utilitaires légers à hydrogène de 20.000 à 50.000 unités, alimentées par un réseau de 400 à 1.000 stations de recharge, d’ici 2028.

Nicolas Hulot a également annoncé l’organisation d’appels à manifestation d’intérêt afin de développer les véhicules lourds à hydrogène : bus et camions mais également trains et bateaux.

Le plan hydrogène prévoit notamment de remplacer les trains au diesel par des trains à hydrogène. Au niveau des objectifs, le gouvernement vise 200 véhicules lourds en 2023 puis entre 800 et 2.000 d’ici 2028.

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