Fukushima, un chantier difficilement maitrisé
Alors que seulement deux réacteurs sur cinquante sont actuellement en service au Japon, le Premier Ministre, Shinzo Abe, largement pro nucléaire, s’est vu conforté au pouvoir par les élections sénatoriales. Toutefois, après avoir dû faire face à une catastrophe naturelle, TEPCO la société exploitante de la centrale de Fukushima est désormais confrontée à ses conséquences et aux défaillances techniques. Plusieurs petits incidents sont ainsi survenus sur le réacteur n°3 dans le courant du moins de juillet 2013. Malgré ces alertes l’électricien japonais souligne qu’il ne s’agit pas « d’une situation d’urgence ».
Restant prudente -le nouveau dégagement de vapeur ayant duré quelques heures- l’entreprise a commandé de nombreuses mesures pour évaluer les conséquences de ces émanations. L’incident du 23 juillet n’aurait ainsi provoqué aucune élévation de la radioactivité ni aucune augmentation de la température de la cuve du réacteur.
Tandis que plus de 3000 ouvriers et techniciens sont mobilisés pour préparer le démantèlement de la centrale, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) rappelle que le chantier peut s’inscrire dans «un objectif de 30 à 40 ans».
L’autre problème auquel sont confrontés les acteurs sur place est la dispersion de la radioactivité. Alors que certains secteurs contaminés restent encore difficiles d’accès, l’entreprise se concentre sur la diffusion des eaux contaminées dans l’océan pacifique. On comprend que cette préoccupation est d’autant plus vive que le niveau de césium 134 enregistré a été multiplié par 110 dans un puits de prélèvement entre les réacteurs et la mer.
Pour parvenir à prendre en compte l’ensemble de ces nouveaux éléments, le rapport de l’Institut National des Sciences et des Technologies Industrielles préconise de réévaluer le coût de la décontamination. Ses nouveaux calculs fixent à 44 milliards d’euros le coût de nettoyage de la zone contaminée, soit environ 5 fois plus que les prévisions initiales.