Gaz de schiste et pollution : la fracturation hydraulique hors de cause
La fracturation hydraulique et les forages horizontaux ne seraient pas responsables de la contamination de l’eau potable proches des zones de récupération du gaz de schiste, selon une étude publiée le 15 septembre dans Pnas, la revue de l’Académie des sciences des États-Unis. Une étude menée aux États-Unis, dans les États du Texas et de Pennsylvanie, deux grands producteurs de gaz de schiste et qui met en cause la construction défaillante des puits d’extraction.
Voilà une nouvelle qui pourrait bien bouleverser considérablement l’avenir du gaz de schiste en Europe. Une ressource assez considérable mais que de nombreux gouvernements se refusaient à exploiter jusqu’à présent en raison des hauts niveaux de pollution des nappes phréatiques supposément engendrée par la fracturation hydraulique, seule méthode d’exploitation efficace connue à ce jour.
Or, il s’avérerait que la véritable cause des pollutions observées aux Etats-Unis ne serait pas la fracturation hydraulique mais un problème d’étanchéité des puits lié à une construction défaillante. Cette étude réalisée sur près de 113 puits répartis entre la Pennsylvanie et le Texas démontre en effet que le gaz naturel décelé dans les nappes aquifères proviendrait en réalité de défauts dans le ciment du revêtement des puits forés pour l’extraction.
Comme l’explique Thomas Darrah, professeur adjoint à l’Université d’Etat de l’Ohio, et principal auteur de cette recherche, « nos données montrent clairement que la contamination des eaux potables dans les sites étudiés provenait de problèmes d’étanchéité des puits pour récupérer le gaz naturel, comme des défauts de coffrage ou d’application du ciment« . « Ces résultats paraissent exclure la possibilité que du méthane ait filtré pour polluer les nappes aquifères souterraines du fait du forage horizontal lui-même utilisé dans la fracturation hydraulique, comme certains le craignaient« , ajoute Avener Vengosh, professeur à l’Université Duke, en Caroline du Nord, et co-auteur de l’étude.
Pour déterminer l’origine de la pollution, à savoir, si celle-ci résultait de l’activité humaine ou bien d’une migration des hydrocarbures à travers la roche, ces chercheurs ont donc mesuré la concentration de gaz rares comme l’hélium ou le néon dans des échantillons d’eau. Ces gaz inertes sur le plan chimique et biologique ne réagissent pas à la migration des hydrocarbures et ne peuvent être digérés par des bactéries. En connaissant la concentration de gaz rares dans la croûte terrestre, l’hydrosphère (les eaux proches de la surface) et l’atmosphère, il était alors possible de déterminer l’origine de la pollution dans les nappes aquifères.
Une expérience qui s’est révélée payante puisque sur les huit pollutions mesurées sur les exploitations américaines, sept seraient liées à l’intégrité des puits et une, à une faille dans un puit provoquée par une erreur de forage, soit aucune liée aux activités de fracturation elles-mêmes.
Cette découverte devrait donc permettre d’améliorer de manière significative la sûreté et les conditions économiques de production du gaz de schiste en procédant à des construction de puits plus efficaces, par une meilleure application des réglementations existantes en la matière.
Crédits photo : Ruhrfisch
COMMENTAIRES
Quelle que soit la cause ou les multiples causes, les forages pour les gaz de schiste entraînent des pollutions dont les dégâts ne compensent pas les maigres avantages économiques qui pourraient exister en Europe et en France dans le cas le plus favorable.
Mais allez en parler aux habitants concernés qui n’en tireront aucun bénéfice mais seulement des pertes, y compris pour leur santé.
Et les pertes économiques des régions touristiques du Midi, là où est supposé se trouver le gaz de schiste.
Je regarde en ce moment en reportage sur le lobbying des pétroliers à ce sujet.
çà sent l’enquête bidon des pétroliers cet article