Gaz de schiste : l’Allemagne interdit la fracturation hydraulique
Les députés allemands ont voté, vendredi 24 juin dernier, un texte de loi interdisant la fracturation hydraulique pour une durée indéterminée, après plusieurs années d’âpres débats sur la question. L’Allemagne rejoint ainsi la France dans le camp du « non », au grand dam des industriels largement favorables à l’exploitation du gaz de schiste.
Le Bundestag a donc suivi l’exemple du Parlement français, en interdisant la fracturation hydraulique pour une durée indéterminée. Seuls quatre projets de forages expérimentaux pourront être autorisés dans toute l’Allemagne à des fins scientifiques afin de parfaire les connaissances sur le procédé. Ces projets devront concerner des forages à des profondeurs supérieures à 3.000 m et être autorisés par les Länder. Les députés du Bundestag devront quant à eux réexaminer ce texte en 2021 afin d’établir si une interdiction générale de la fracturation hydraulique reste justifiée.
Pour rappel, la fracturation hydraulique repose sur l’injection d’un mélange d’eau, de sable et de produits chimiques permettant l’extraction de gaz et de pétrole enfoui dans des couches de roche peu perméables. Une technique qui permettrait selon les industriels du secteur, d’exploiter facilement et grande échelle les gaz de schiste contenus dans les sous-sols et donc d’abaisser les coûts de l’énergie, très élevés chez nos voisins d’outre-Rhin.
Mais la population allemande reste très méfiante à l’égard du « fracking » et de ses effets potentiellement nocifs sur l’environnement, et en particulier l’eau. Si elle est interdite en France et donc en Allemagne, cette technologie est très utilisée aux Etats-Unis, où certains cas de pollutions des nappes phréatiques ont été remarqués. Au Royaume-Uni, une autorisation a été délivrée à un exploitant le mois dernier, pour la première fois depuis cinq ans.
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