Gaz: les réseaux de transport alertent sur l’état des stocks pour l’hiver prochain
Les deux gestionnaires du réseau de transport de gaz français, GRTgaz et TIGF, ont alerté mercredi sur les risques de tension dans l’approvisionnement en gaz l’hiver prochain si les niveaux de stockages n’augmentent pas significativement.
« Sans augmentation des souscriptions des stockages souterrains de gaz, des arrivées rapides de gaz naturel liquéfié sur le réseau seront indispensables pour assurer l’approvisionnement en gaz des consommateurs en cas de périodes froides l’hiver prochain », préviennent les deux acteurs dans un communiqué.
Pour sensibiliser les fournisseurs de gaz à cette situation, ils ont avancé de plusieurs mois la publication du traditionnel « Winter outlook 2017/2018 », dans lequel ils font état des perspectives du système gazier pour l’hiver à venir.
« Certains scenarios (…) montrent un risque de déficit de gaz entre les entrées et les sorties du réseau », expliquent-ils.
Pour assurer la sécurité d’approvisionnement du pays, les fournisseurs ont l’obligation légale, sous peine de pénalités financières, de stocker avant le 1er novembre des volumes de gaz suffisants pour pouvoir répondre à la demande hivernale des clients connectés au réseau de distribution (excluant donc les grands industriels), alors que la France est essentiellement importatrice de cette ressource fossile.
Jusqu’à présent, les fournisseurs achetaient du gaz moins cher l’été pour le revendre à un prix plus élevé l’hiver, mais l’écart de prix entre les deux périodes s’est réduit ces dernières années, ne couvrant plus les coûts du stockage.
Selon GRTgaz et TIGF, à fin mai, les fournisseurs avaient soucrit 79,7 térawattheures (TWh) de stockages, contre plus de 110 TWh à la même date les trois années précédentes.
En cas de froid important et si les stockages n’augmentent pas, la France devra pouvoir importer plus de gaz naturel liquéfié (GNL) à partir des terminaux méthaniers.
L’hiver dernier, en décembre et janvier, peu de cargaisons de GNL avaient été importées dans le sud de la France, entrainant déjà des tensions sur l’approvisionnement.
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