Gaz : la France unifie son marché de gros pour un prix unique
A partir du 1er novembre, la France ne comptera plus qu’une zone de marché du gaz, contre deux actuellement, fruit de plusieurs années de travaux et de près de 900 millions d’euros d’investissements, ont annoncé mercredi 31 octobre 2018 les gestionnaires du réseau de transport GRTgaz et Terega.
Cette unification permettra d’avoir un prix de gros unique du gaz sur tout le territoire, alors que jusqu’ici les prix pouvaient être très différents entre la zone nord et la zone sud, principalement l’hiver lorsque la demande augmente. Le 21 janvier 2007 par exemple, le prix était deux fois plus cher dans le sud que dans le nord, a indiqué GRTgaz à l’AFP. Cette différence s’expliquait par une congestion chronique de la liaison entre les réseaux gaziers Nord et Sud, ce qui empêchait les prix de s’équilibrer naturellement en cas de tensions sur l’une des deux zones, les points d’échange (PEG) Nord et Sud.
Pour mettre fin à ces congestions et créer un marché unique, les deux opérateurs ont réalisé de nombreux travaux pour augmenter les capacités de transit entre les deux PEG. GRTgaz a investi 720 millions d’euros, principalement dans le projet de canalisation Val de Saône, tandis que Terega a mobilisé 152 millions d’euros pour renforcer le gazoduc Gascogne-Midi, ont-ils détaillé dans un communiqué. Cette zone unique, baptisée Trading Region France (TRF), « facilitera l’accès aux sources de gaz les plus compétitives pour l’ensemble des consommateurs, notamment pour les industriels », en interconnectant l’ensemble du marché français aux principales places européennes, ont détaillé les deux gestionnaires. Les industriels de la chimie réclamaient notamment de longue date cette unification, les prix supérieurs du gaz dans le sud menaçant selon eux certains sites industriels.
Ces dernières années, les écarts de prix entre les deux zones s’étaient toutefois réduits du fait du retour vers l’Europe de cargaisons de gaz naturel liquéfié (GNL) arrivant par la Méditerranée, et qui avaient été détournées vers l’Asie pour répondre à une forte demande après la catastrophe de Fukushima au Japon.