Gaz: Nord Stream 2 fait appel pour accélérer la construction au Danemark
Le consortium international d’entreprises à l’origine du projet controversé de gazoduc Nord Stream 2, piloté par le géant russe Gazprom, a annoncé mardi avoir fait appel d’une décision du Danemark qui retarderait les travaux de construction.
Dans un communiqué, le consortium souligne avoir fait appel d’une décision prise le 26 mars par le l’Agence de l’Energie du Danemark (DEA) demandant une étude environnementale avant de délivrer le permis de construction du gazoduc dans les eaux danoises.
« La décision doit être annulée pour que l’agence procède à l’octroi d’un permis pour la voie nord-ouest de Nord Stream 2 sans délai », affirme le consortium.
Nord Stream 2 affirme également avoir déposé une demande de permis supplémentaire pour un tracé alternatif, par « prudence ».
Le pipeline doit permettre d’acheminer du gaz russe vers l’Allemagne et le reste de l’Europe, en contournant le principal point de passage jusqu’ici, l’Ukraine, dont les relations avec la Russie restent extrêmement conflictuelles. Il doit traverser au total cinq pays: Russie, Finlande, Suède, Danemark et Allemagne.
Le dernier obstacle à ce projet pharaonique, d’un coût de 11 milliards d’euros, est l’obtention de l’accord du Danemark pour que le gazoduc, d’une capacité de 55 milliards de m3 par an, traverse sa zone économique exclusive, bande située au delà de ses eaux territoriales.
Selon le calendrier prévu, le gazoduc devrait être achevé en fin d’année et mis en service en 2020.
Nord Stream 2 a également annoncé que la construction du tronçon situé dans les eaux russes avait commencé ce mardi. Deux sections d’environ 100 kilomètres de long sont prévues dans les eaux territoriales de la Russie.
Le groupe a indiqué que plus de 1.100 kilomètres de gazoduc sur les 1.230 km prévus avaient déjà été construits dans les eaux finlandaises, suédoises et allemandes.
Le projet suscite toujours l’ire des Etats-Unis, qui accusent l’Allemagne d’accroître sa dépendance au gaz russe et pressent Berlin d’importer du gaz naturel liquéfié américain. Soucieux de ménager les deux super-puissances, le gouvernement allemand a donné en mars son accord à la construction de terminaux méthaniers destinés à importer du GNL en provenance d’outre-Atlantique.
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