Gaz: l’Ouzbékistan veut relancer un projet avec le Kirghizstan
L’Ouzbékistan a exprimé jeudi sa volonté de relancer un projet gazier situé dans une zone frontalière avec le Kirghizstan, quelques jours après la délimitation par ces deux pays d’Asie centrale de leur frontière commune longtemps disputée.
Cette annonce est le premier signe tangible public d’une volonté de coopérer depuis la signature d’un accord, le 27 janvier, par les présidents ouzbek et kirghiz pour délimiter la frontière de 1.400 kilomètres entre ces ex-républiques soviétiques.
Par le passé, l’absence de démarcation a suscité des heurts entre les communautés locales des deux pays dans les zones frontalières agricoles, notamment pour l’accès crucial aux pâturages ou à l’eau.
Le président Sadyr Japarov a évoqué le projet de relance de l’installation souterraine de stockage de gaz de Sokh, à l’arrêt depuis plusieurs années.
Cette déclaration survient sur fond de crise énergétique en Ouzbékistan, avec une partie de la population laissée sans électricité ou chauffage ces dernières semaines. Ce pays, le plus peuplé d’Asie centrale, cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement, notamment avec du gaz du Turkménistan et de Russie.
« Dans un avenir proche, notre ministre de l’Énergie se rendra au Kirghizstan et se mettra d’accord sur les questions techniques », indique M. Mirzioïev.
L’enclave ouzbèke de Sokh, dans le sud-ouest du Kirghizstan, est la principale d’Asie centrale, avec ses 350 km2 et quelque 70.000 habitants.
Selon le Premier ministre ouzbek Jourabek Mirzamakhmoudov, cité par UzA, ce dépôt a un volume de stockage d' »environ 2,5 à 3 milliards de mètres cubes » et son utilisation pourrait permettre de fournir « 13 millions de mètres cubes de gaz ».
D’après M. Mirzamakhmoudov, « la majeure partie du stockage de gaz est située au Kirghizstan et les compresseurs sont en Ouzbékistan. Des négociations sont en cours sur l’utilisation commune de l’installation ».
Bien qu’étant l’un des principaux producteurs mondiaux de gaz, l’Ouzbékistan subit des pénuries, en raison de la forte croissance de la demande, couplée à un hiver aux températures inhabituellement glaciales et à une infrastructure vieillissante.
Conséquence de cette crise, plusieurs hommes politiques et hauts fonctionnaires ont été renvoyés.