Le gazier allemand Uniper enregistre une perte nette abyssale à cause de la Russie
Le géant gazier Uniper a subi, depuis le début de l’année, une perte nette abyssale de 40 milliards d’euros, du jamais vu pour une entreprise allemande, en raison des coupures de livraisons russes vers l’Europe.
Le groupe, nationalisé par Berlin en septembre, a connu une perte nette de 40,37 milliards d’euros sur les neuf premiers mois de 2022, a-t-il annoncé jeudi dans un communiqué de résultat.
Cette perte est presque dix fois plus importante que celle enregistrée l’an dernier sur la même période.
Elle constitue déjà « la plus importante de l’histoire pour une entreprise allemande », selon plusieurs médias spécialisés.
Jusque-là, le record était détenu par Deutsche Telekom qui avait subi une perte de 25 milliards sur l’ensemble de l’année 2002, selon le quotidien économique allemand Handelsblatt.
Uniper, premier importateur et stockeur de gaz en Allemagne, est frappé de plein fouet par la réduction, puis la fin totale en septembre, des livraisons de gaz russe, sur fond de guerre en Ukraine.
L’entreprise était le principal client du groupe russe Gazprom dans le pays. Elle a dû pour honorer ses contrats, se procurer du gaz sur le marché au comptant où les prix ont explosé au cours de l’été.
L’entreprise qui fournit des centaines de municipalités, soit 40% de l’approvisionnement allemand en gaz, était menacée de faillite, risquant un effet domino sur l’ensemble du secteur énergétique.
Le gouvernement allemand mené par le social-démocrate Olaf Scholz, a donc décidé d’engager une nationalisation, en injectant quelque 30 milliards d’euros pour sauver le groupe.
Pour l’ensemble de l’année, Uniper estime que « compte tenue de la grande incertitude (…) il n’est pas possible de faire des prévisions ».
Mais la baisse des prix du gaz sur le marché spot de court terme, depuis septembre, pourrait toutefois alléger son fardeau.
L’entreprise veut d’ailleurs continuer à « jouer un rôle clé dans la sécurisation de l’approvisionnement énergétique en vue de l’hiver », en « mettant à disposition de l’Allemagne des quantités supplémentaires de GNL », assure Tiina Tuomela.
L’Allemagne investit tous azimuts pour créer des infrastructures permettant d’importer du gaz liquéfié, dont elle manquait cruellement jusque là. Uniper construit actuellement, dans le nord de l’Allemagne, un terminal méthanier qui pourrait ouvrir dès « cet hiver », selon le groupe.
COMMENTAIRES
Avant les froids hivernaux, cette « nouvelle » pique bien !!! Pourvu que cela ne dure pas, mais pourtant c’est parti pour !!!