Arrêt du gazoduc germano-russe en cas d' »escalade » en Ukraine (Berlin)
Le nouveau gazoduc germano-russe controversé Nord Stream II ne sera pas autorisé à fonctionner en cas de nouvelle « escalade » en Ukraine, en vertu d’un accord de principe conclu entre Berlin et Washington, a indiqué dimanche soir la cheffe de la diplomatie allemande.
En raison de la situation sécuritaire tendue, « il a été convenu entre les Américains et l’ancien gouvernement allemand » d’Angela Merkel « qu’en cas de nouvelle escalade ce gazoduc ne pourrait entrer en service », a déclaré Annalena Baerbock sur la chaîne de télévision allemande ZDF, au moment où les Occidentaux craignent une invasion de l’Ukraine par les troupes russes.
La ministre des Affaires étrangères, qui a participé au cours du week-end à une réunion du G7 consacrée notamment aux tensions avec la Russie et s’entretiendra lundi avec ses partenaires européens du sujet, a ainsi précisé les menaces – le plus souvent voilées – lancées au sujet de Nord Stream II par le chancelier allemand Olaf Scholz.
« Ce serait une grave erreur de croire que violer les frontières d’un pays européens resterait sans conséquences », a-t-il encore déclaré dimanche soir lors d’une visite en Pologne.
Sa ministre des Affaires étrangères, qui a pris ses fonctions la semaine dernière, a aussi rappelé que le gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne via la mer Baltique, de toute façon « ne peut pour le moment être autorisé car il ne remplit pas les règles de la législation européenne de l’énergie ».
Mi-novembre, l’autorité allemande de régulation de l’énergie avait suspendu la procédure de certification de Nord Stream II – dont la construction est terminée – en demandant au consortium basé en Suisse, et chargé de son exploitation, de créer une société de droit allemand.
Ce gazoduc, ardemment soutenu par le chef de l’Etat russe Vladimir Poutine d’une part et, d’autre part, toutes ces dernières années par Angela Merkel au nom des garanties d’approvisionnement en gaz pour l’Europe, est très critiqué par nombre de pays.
Les Etats-Unis et plusieurs pays d’Europe de l’Est, à commencer par la Pologne, s’inquiètent d’une trop grande dépendance de l’Europe à l’égard de la Russie de Poutine. Par ailleurs l’Ukraine, jusqu’ici un des grands pays de transit du gaz russe vers l’Europe – redoute de faire les frais de ce projet qui la contourne et d’en être économiquement et diplomatiquement affaiblie.
Dans l’immédiat, la cheffe de la diplomatie allemande a appelé à se concentrer sur les efforts diplomatiques pour apaiser les tensions entre l’Ukraine et la Russie.
« Nous sommes dans une phase en ce moment où nous voulons tout mettre en oeuvre pour que des discussions reprennent, car le dialogue est le meilleur moyen d’éviter une escalade », a-t-elle dit.
COMMENTAIRES
Ceci vient à point nommé pour expliquer pourquoi il est suicidaire d’abandonner, au moins en partie, les centrales nucléaires, en voulant les remplacer par du solaire et de l’éolien. Car par les nuits sans vent, une grosse partie de l’énergie électrique de remplacement serait faite par des centrales à gaz, qui non seulement produisent du CO2, mais en plus nous mettent sous la dépendance, au moins partielle, des Russes.
C’est vrai et en plus sa position (celle du gouvernent allemand) est intenable ds la durée car il a besoin impérativement du gaz (2000h/an selon la taxomie) pour leur « intermittent » qui en pleine patate anticyclonique hivernale arrive à ne produire que le presque 0 MW… Et donc Olaf Scholz ainsi que sa ministre vont devoir retourner leur veste quelque soit le cas, mais pour l’instant ils veulent donner le change vis à vis des US.