GB: les finances publiques meilleures que prévu en 2022-2023, malgré les aides à l’énergie

L’emprunt public au Royaume-Uni a atteint 139,2 milliards de livres sur l’année fiscale achevée en mars, soit 13,2 milliards de moins que prévu en dépit de coûteuses aides à l’énergie, selon une première estimation publiée mardi par l’Office national des statistiques (ONS).

Ces aides à l’énergie ont coûté 41,2 milliards de livres aux caisses de l’Etat britannique sur cette année fiscale, a précisé l’ONS.

S’il était moins important que prévu, l’emprunt du secteur public sur 2022-2023 était toutefois 18,1 milliards de livres plus élevé que l’année précédente et « le quatrième le plus élevé » depuis le début de ces statistiques en 1946, derrière la période de la pandémie de Covid-19 et les deux années qui ont suivi la crise financière de 2008, a détaillé l’ONS dans un rapport.

Pour le seul mois de mars, l’emprunt du secteur public s’est élevé à 21,5 milliards de livres, nettement plus qu’un an plus tôt, a ajouté l’ONS, soulignant « qu’il ne s’agit pas de chiffres définitifs » et qu’une révision aura lieu « au cours des prochains mois ».

Le gouvernement britannique aide les ménages face à l’envolée des factures d’énergie dans la foulée de la guerre en Ukraine, qui alimente une inflation à plus de 10% depuis des mois dans le pays.

Outre les aides à l’énergie, un autre facteur pèse sur l’emprunt britannique: le coût du service de la dette a augmenté de façon significative à cause de la flambée de l’inflation, sur laquelle certains titres sont indexés. Les intérêts ont augmenté l’an dernier de 34 milliards de livres (+46,9% sur un an).

Il était « inévitable » d’emprunter des « sommes exorbitantes pour aider les familles et les entreprises à traverser une pandémie et la crise énergétique », mais « nous avons maintenant un plan clair pour réduire la dette », a assuré le ministre britannique des Finances, Jeremy Hunt, dans un communiqué.

A moins de deux ans des prochaines élections générales, des finances publiques meilleures que prévu « donnent (à M. Hunt) une plus grande marge de manoeuvre pour réduire les impôts ou augmenter les dépenses », a estimé Ruth Gregory, analyste chez Capital Economics.

Mais les deux principaux partis politiques, conservateur comme travailliste, « s’en tiendront sans doute à leurs plans de réduction de la dette publique en pourcentage de PIB », ce qui signifie « qu’un resserrement budgétaire important sera nécessaire après » l’échéance électorale, selon elle.

Fin mars, la dette du secteur public atteignait 2.530,4 milliards de livres, environ 99,6% du produit intérieur brut (PIB), un niveau qui n’avait plus été vu depuis le début des années 1960.

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