General Electric va construire en France la plus puissante éolienne offshore du monde
C’est en 2015, en rachetant la filiale énergie du géant français Alstom et la société danoise LM Wind Power, que le géant General Electric s’est positionné comme un des acteurs incontournables du secteur éolien mondial. Fort de son expérience dans le domaine de l’éolien terrestre (30 ans d’expérience, 30.000 turbines installées pour une puissance totale de 370 GW), le conglomérat américain affiche désormais des ambitions démesurées du côté des énergies marines.
Sa filiale dédiée aux énergies renouvelables a bousculé le monde de l’énergie en annonçant un investissement de 330 millions d’euros en France afin de concevoir la plus grande et la plus puissante éolienne offshore du monde. Une éolienne qui culminera à 260 mètres de hauteur et qui pourrait produire suffisamment d’électricité pour alimenter à elle seule plus de 16.000 foyers.
La géante des mers
La filiale énergie renouvelable du géant américain General Electric a présenté le 1er mars le nouveau-né de sa famille d’éoliennes offshore Haliade. Baptisée sobrement Haliade-X, cette turbine n’est rien d’autre que la plus puissante et la plus imposante éolienne en mer du monde.
Sur le papier, elle affiche en effet des mensurations titanesques : une hauteur totale de 260 mètres de haut pour un rotor d’un diamètre de 220 mètres. Chacune de ses pales (elle en comptera trois) mesurera près de 110 mètres… soit une longueur plus importante que celle d’un stade de foot !
Niveau puissance, l’Haliade-X a de quoi faire pâlir ses concurrentes : grâce à un générateur à entrainement direct de 12 MW, elle devrait produire jusqu’à 45% d’énergie de plus que la plupart des turbines actuelles.
Selon les données techniques fournies par General Electric, sa production annuelle devrait se situer autour des 67 GWh d’électricité. De quoi couvrir de manière totalement respectueuse de l’environnement les besoins en électricité de quelques 16.000 foyers.
« L’Haliade-X sera moins sensible aux variations de vitesse du vent. Cela devrait lui conférer un facteur de charge accru de 63 %, soit 5 à 7 points au-dessus des turbines actuellement disponibles sur le marché. De plus, toute son exploitation sera numérisée, ce qui permettra d’optimiser son fonctionnement et ses capacités de productions », explique le groupe américain dans son communiqué de presse.
Ce projet permet à General Electric de réaffirmer son ambition d’être un acteur majeur du marché des énergies renouvelables. Le PDG de la filiale énergie renouvelable estime que l’Haliade-X permettra d’imposer « de nouvelles références dans le coût de l’électricité, et ainsi permettre une plus forte croissance dans l’énergie offshore ».
Un investissement de taille en France
Le géant américain a annoncé que l’élaboration et la production de sa nouvelle turbine seraient en grande partie assurées en France. Sur les 400 millions de dollars que General Electric a prévu d’investir dans son projet Haliade-X, pas moins de 330 millions seront consacrés à ses sites de Saint-Nazaire et de Cherbourg.
60 millions de dollars serviront à moderniser l’usine de Saint-Nazaire où le géant américain produira les nacelles de son éolienne. 100 millions seront également investis dans l’usine de Cherbourg, qui ouvrira courant 2018.
Ce site se spécialisera dans la production de pâles éoliennes. Ces investissements devraient permettre de créer 550 emplois directs et 2.000 emplois indirects.
« Des investissements supplémentaires, liés à l’ingénierie, au développement, à la fabrication du prototype et à la chaîne d’approvisionnement seront réalisés dans les cinq prochaines années en France », estime également le groupe.
« Nous sommes extrêmement fiers d’assurer le développement de la plus grande éolienne au monde depuis la France. L’Haliade-X 12 MW permettra une diminution des coûts de l’éolien en mer, positionnant nos clients pour gagner dans un environnement de plus en plus compétitif. C’est une très bonne nouvelle pour la filière française des énergies renouvelables », a assuré Jérôme Pécresse, Président Directeur Général de GE Renewable Energy
Vers l’ouverture du premier parc éolien en mer français ?
Conscient du retard considérable pris par l’éolien offshore français, le premier ministre Édouard Philippe a récemment assuré qu’il souhaitait impulser une nouvelle dynamique à la filière. Et notamment en lançant dès cette année « les études préalables en vue de l’engagement des futurs appels d’offres dans l’éolien flottant en Bretagne et en Méditerranée et les études environnementales sur le projet de parc éolien posé au large d’Oléron ».
De son côté, EDF s’estime prêt à se lancer dès cet été dans la construction du premier parc éolien offshore français.
Ce chantier, qui devait débuter il y a trois ans, fait actuellement l’objet d’un pourvoi devant le Conseil d’État, en raison d’un contentieux porté par des associations de protection de l’environnement.
Mais l’électricien français semble relativement confiant sur le fait que le Conseil d’État statue la non-admissibilité de ce recours. Cela permettrait ainsi à la France d’exploiter son potentiel maritime en se lançant cette filière renouvelable d’avenir.
Ce parc devrait voir le jour au large de Saint-Nazaire, sur le banc de Guérande, à une distance des côtes entre 12 et 20 kilomètres, d’ici l’horizon 2021. Il devrait être composé de quelques 80 turbines éoliennes, affichant une puissance de 480 MW.
EDF Énergies Nouvelles a par ailleurs annoncé être en discussion avec STX France et General Electric pour la construction des sous-stations électriques nécessaires à ses trois projets de parcs éoliens offshore (de Saint-Nazaire donc, mais également du Fécamp en Seine-Maritime, et de Courseulles-sur-Mer dans le Calvados).