Gilets jaunes: les routiers ne rejoindront pas le mouvement, pense Borne
Les transporteurs routiers ne veulent pas être associés au mouvement des gilets jaunes, a assuré lundi la ministre des Transports Elisabeth Borne, appelant à garantir « la liberté de circuler ».
« Il ne faut pas faire d’amalgame, et je peux vous assurer qu’on a rediscuté ce matin avec toutes les organisations de transport routier, elles ne souhaitent pas renter dans ce mouvement », a indiqué Mme Borne sur franceinfo.
« Par contre (…) sur certains barrages, les gilets jaunes empêchent les poids lourds de circuler. Vous avez des poids lourds qui se retrouvent bloqués sur ces barrages », a-t-elle déploré.
« Les transporteurs routiers ont leur sujet, on en discute avec eux, mais ils ne souhaitent pas être solidaires de ce mouvement », même s’il y a bien « quelques cas isolés » de routiers l’ayant rejoint, a insisté la ministre des Transports.
Le gouvernement cherche 500 millions d’euros par an, à partir de 2020, pour compléter le financement des infrastructures, et songe à faire payer davantage les poids lourds, y compris les camions étrangers traversant la France. Aucune décision n’a encore été prise à ce sujet, qui inquiète les routiers français.
Plus généralement, Elisabeth Borne a estimé que « les Français veulent aussi qu’on leur laisse la liberté de circuler ».
« Manifester oui, bloquer non », a-t-elle résumé. « Il y a des Français qui veulent exprimer leur colère avec leurs gilets jaunes, il y a des Français qui veulent aller travailler et qui veulent qu’on les laissent circuler. »
« On entend la colère, le désarroi, des Français, qui habitent dans des territoires souvent loin des centres-villes, et dont on ne s’est pas occupé depuis des années », a assuré Mme Borne. « On veut les accompagner dans cette transition énergétique », a-t-elle ajouté.
La Loi d’orientation des mobilités (LOM) qu’elle doit présenter lundi 25 novembre « vise justement à prendre en compte la situation des personnes dans ces territoires, qui sont quelque part les victimes du +tout TGV+ et qui sont abandonnées au +tout voiture+ », a remarqué la ministre.
« On a des territoires dans lesquels il n’y a pas d’alternative à la voiture, et c’est le coeur de la loi que je porterai », a-t-elle insisté, notant que ladite loi offrirait « une boîte à outils », donnée « aux élus, en proximité, pour répondre aux besoins de mobilité dans leurs territoires ».