Global Bioenergies : de l’essence renouvelable française pour Audi
Les premiers litres d’essence renouvelable de la société Global Bioenergies vont être fournis dans la semaine à la firme allemande Audi avec laquelle elle entretient un partenariat depuis 2014. C’est ce qu’a annoncé la biotech française, fabricant de la première essence bio-sourcée, le lundi 18 mai 2015.
Marc Delcourt, le président de la société Global Bioenergies, a déclaré à l’AFP avoir « réussi à produire de l’essence pure que l’on peut mettre dans un moteur et qui se comporte exactement comme de l’essence tirée du pétrole, et c’est cela qu’on livre à Audi ». Une véritable avancée pour un hydrocarbure tirée de la biomasse (glucose de blé, paille de blé, tiges de maïs ou copeaux de bois).
Le nom de cette « super essence » : l’isooctane. Elle est issue de la transformation d’isobutène gazeux en liquide contenant des carburants similaires à ceux extraits du pétrole. L’annonce de mise au point de ce procédé totalement nouveau avait d’ailleurs permis à Global Bioenergies de faire un bond de 15% en bourse en une journée.
L’isooctane est habituellement utilisé comme additif pour les essences ne comportant pas un taux d’octane suffisant. Marc Delcourt précise que son bio carburant est « totalement miscible, c’est-à-dire qu’on peut la mélanger sans limite de proportion » avec de l’essence fossile. Audi , sensible à l’utilisation des carburants bios, s’apprête d’ailleurs à lancer des tests pour faire rouler ses véhicules avec l’essence bio-sourcée.
Une innovation prometteuse si l’on considère la réglementation de l’union européenne sur l’utilisation des biocarburants. Celle-ci impose en effet l’utilisation d’au moins 7% de carburant biologique dans la consommation d’essence, soit un marché évalué à 90.000 tonnes. La société française devrait profiter ainsi de la législation en vigueur.
En attendant Global Bioenergies doit accroître sa production. Le projet est en cours en Allemagne, avec la mise en chantier d’un démonstrateur permettant de produire 100 tonnes d’isobutène par an. Son ouverture prévue pour le deuxième trimestre 2016 assurera la production de « lots d’isobutène transformable en essence dans une quantité qui commencera à permettre de faire rouler des flottes de voitures » selon le PDG Marc Delcourt.
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