Le gouvernement britannique rejette un projet d’interconnexion électrique avec la France
Le gouvernement britannique a rejeté la demande d’autorisation d’un projet d’interconnexion électrique d’1,2 milliard de livres entre la France et la Grande-Bretagne, affirmant dans une décision publiée jeudi que les dommages causés par les travaux dépassaient les bénéfices.
Le ministre britannique de l’Énergie Kwasi Kwarteng « a décidé (…) de refuser l’autorisation de développement » au projet Aquind d’interconnexion qui devait relier la Normandie à la ville de Portsmouth, de l’autre côté de la Manche.
Dans sa décision, le gouvernement cite notamment les dommages que les travaux pourraient causer à des monuments protégés, dont un fort historique, des impacts négatifs pour le tourisme ou encore le retard qu’il pourrait causer à des travaux de protection d’une zone exposée à la montée des eaux.
Dans ces circonstances, il aurait été nécessaire d’évaluer des tracés alternatifs, « ce qui n’a pas été fait correctement », ajoute le ministère.
« Nous sommes naturellement déçus que notre candidature ait été refusée malgré une politique gouvernementale favorable au développement de nouvelles interconnexions », a réagi l’entreprise britannique Aquind, qui porte le projet, dans une déclaration transmise à l’AFP.
L’entreprise précise être en train d’examiner la décision et envisage de la contester en justice. « Nous poursuivrons le développement de l’interconnexion et nous discuterons avec les parties concernées dans les semaines à venir. »
Selon la presse britannique, le projet suscitait l’opposition de responsables politiques locaux et était en outre controversé en raison d’importantes donations au parti conservateur, au pouvoir, de dirigeants de l’entreprise ayant par ailleurs des origines en Russie et en Ukraine.
Aquind avait réagi à ces accusations en octobre, réfutant tout acte répréhensible, et avait dénoncé « une attitude xénophobe envers des personnes d’origine post-soviétique ». Interrogé jeudi sur ce point par l’AFP, le ministère de l’Énergie n’a pas commenté.
Le projet d’interconnexion Aquind prévoit une ligne sous-marine d’une capacité de 2.000 mégawatts (MW) reliant les réseaux électriques de la France et de la Grande-Bretagne.
Selon son promoteur, ce projet permettrait d’acheminer jusqu’à 5% de la consommation annuelle d’électricité de la Grande-Bretagne, assez pour alimenter près de 5 millions de foyers.
Le réseau électrique britannique est déjà connecté au continent via plusieurs liaisons, dont deux avec la France et, depuis octobre, une avec la Norvège grâce au plus long câble électrique sous-marin du monde.
COMMENTAIRES
Le RU possède déjà de nombreuses interconnexions, dont 4 GW avec la France, la moitié de cela étant actuellement indisponible. Le RU envisage d’autres interconnexions, mais il temporise, visiblement, avec la France.
C’est du côté espagnol que les interconnexions manquent. La nouvelle liaison avec la France accélèrera la circulation de l’électricité en Europe, pour profiter du foisonnement éolien.
Les interconnexions ce n’est pas la panacée, ce sont elles qui sont aussi responsables de la contagion à la flambée des prix de gros, par la porosité des marchés entre eux. Parlez-en aux Norvégiens, beaucoup regrettent amèrement l’interconnexion entre le RU et leur pays, jugée responsable de la hausse du prix pour les consommateurs norvégiens, lesquels étaient habitués à une énergie pas chère ! Par contre, il est vrai que la compagnie d’électricité norvégienne encaisse des profits supplémentaires. Il faut se dire que souvent, le mieux est l’ennemi du bien ! Et je m’abstiens d’évoquer le foisonnement, cette arlésienne des promoteurs éoliens, jamais là quand on aurait besoin !
Ces problèmes de prix n’ont pas de sens. Le gouvernement peut redistribuer les profits ou limiter les impôts en cette période, de manière à retrouver un équilibre normal.
Voilà donc la courbe de production de l’éolien Allemand sur ce mois de janvier.
https://energy-charts.info/charts/power/chart.htm?l=fr&c=DE&stacking=stacked_absolute_area&interval=month&legendItems=1100000000&source=sw
Voilà la courbe de l’éolien en Norvège en janvier 2022
https://energy-charts.info/charts/power/chart.htm?l=fr&c=NO&stacking=stacked_absolute_area&interval=month&legendItems=000000001100&year=2022&month=12
On remarque une faible production en Allemagne durant les jours: 10, 12, 14, 22, 23, 24
Je passe sur les 2 demi-journées pouvant être gérées par des batteries.
Durant tous les jours entiers de ce mois à faible production en Allemagne, la production était forte en Norvège.
Evidemment, la complémentarité n’est pas toujours aussi idéale, mais cela prouve quand même l’utilité de cette interconnexion.
C’était l’éolien offshore en Allemagne.
Je remets le lien pour la production éolienne (onshore) norvégienne.
https://energy-charts.info/charts/power/chart.htm?l=fr&c=NO&stacking=stacked_absolute_area&interval=month&legendItems=000000001100&year=2022&month=01
Hier, les prix spots ont atteint au RU: 4000£: quatre mille livres.
La compagnie norvégienne devait être contente !
Le RU a donc en fait un problème de back-up avec de centrales à gaz qui ne sont pas toutes disponibles en temps et heure.