Le gouvernement se targue d’un « budget vert », les ONG sceptiques
Le projet de loi de finances 2021 est « pour la première fois » un « budget vert », a assuré lundi le gouvernement, une affirmation mise en cause par les ONG qui dénoncent une transition écologique « plus lointaine et plus floue que jamais ».
Emmanuel Macron s’était engagé lors du One Planet Summit de décembre 2017 à ce que la France présente, au côté du budget annuel traditionnel, un budget vert, c’est-à-dire une évaluation de l’ensemble des dépenses budgétaires et fiscales en fonction de leur impact sur la planète.
Pour ce nouvel exercice, le gouvernement a retenu six critères: lutte contre le réchauffement; adaptation au dérèglement climatique et prévention des risques naturels; gestion de la ressource en eau; économie circulaire et gestion des déchets; lutte contre les pollutions; et protection de la biodiversité.
Les 488,4 milliards d’euros de dépenses ont été passées à travers ces filtres. Plus de 90% d’entre elles sont considérées comme neutres, c’est-à-dire comme n’aggravant ni n’améliorant la situation existante.
Selon les chiffres publiés par le gouvernement, 42,8 milliards d’euros sont décrits comme des dépenses « vertes », favorables à l’environnement sur au moins un des six critères (et défavorable sur aucun). Par exemple: développement des énergies renouvelables, taxes affectées aux agences de l’eau, ou partie « écologie » du plan de relance.
A l’inverse, 10 milliards sont jugés défavorables pour l’environnement (baisses de taxes sur les carburants, dépenses en faveur du transport aérien..). Et 4,7 milliards sont classés « mixtes », ayant un impact positif sur un critère et négatif sur un autre.
« Aucune autre Nation ne le fait. La France est pionnière, elle accélère en matière de transition écologique en présentant ce premier budget vert », s’est félicité le ministre de l’Economie Bruno Le Maire.
« Les dépenses vertes vont augmenter de près de 30% et les dépenses brunes (défavorables à l’environnement) vont diminuer de près de 10% » par rapport à 2020, a-t-il ajouté.
Le ministre a reconnu que certaines dépenses du budget « continuent à avoir un impact soit défavorable, soit ambigu, sur l’environnement », tout en assurant qu' »aucune mesure du plan de relance n’est défavorable à l’environnement ».
Pour les ONG de défense de l’environnement, ce budget est loin d’être suffisant pour répondre aux besoins de la transition écologique.
« Après la douche froide du Plan de relance vert pâle (…), le projet de loi de finances n’apporte aucune avancée significative sur les chantiers prioritaires de la transition écologique et solidaire », comme la baisse des aides aux énergies fossiles ou la rénovation énergétique, a commenté le Réseau Action Climat.
« Le gouvernement prend prétexte de la crise économique pour multiplier les chèques en blanc aux grandes entreprises polluantes et reporter à plus tard l’effort climatique, nous piégeant dans une trajectoire climatique toujours plus hostile à la vie humaine », a dénoncé Clément Sénéchal, de Greenpeace France.
COMMENTAIRES
Un budget favorable à l’environnement qui supprime le soutien au biogaz afin qu’il ne remplace pas trop vitre le gaz naturel qui libère le CO2 enfoui dans le sol depuis des millions d’années et stop en pleine course le biogaz, un des rares ENR qui ne soit pas dépendant des conditions climatiques et qui, à ce titre peut suppléer les baisses de production de ces derniers sans recourir au charbon comme on le fait en ce moment pour suppléer les failles du nucléaire dont la presque moitié des réacteurs sont à l’arret.
Erreur : Le parc nucléaire est à plus de 60 % de sa capacité après fermeture de Fessenheim qui le prive de 1800 MW. https://www.electricitymap.org/zone/FR?page=highscore&solar=false&remote=true&wind=false&countryCode=PT Quant aux solaire et éolien, mieux vaut ne pas en parler tant leur production est basse.
A plus de 60% de sa capacité ? C’est pour cela que depuis 3 semaines il avait peine à fournir 29GW de puissance avec une puissance installée de 61,5 GW….. alors oui, cherchez l’erreur.
Quant à la production des éoliens et solaire est à la mesure du retard de la France en équipement correspondant.
Vous n’avez toujours pas compris le ridicule de votre argumentaire :
Ne plantons qu’une seule éolienne et un seul m2 de PPV comme ça on démontre que l’éolien et le solaire ne peuvent pas remplacer les 56 réacteurs nucléaire !!! Au cirque vous avez vos chances.
Je vous rappelle qu’au niveau mondial (grâce à ceux qui tiennent leurs engagements aux accords de Paris pour lesquels nous sommes un des rares en retard) les seuls éoliennes et le solaires ont produit plus en 2019 que le nucléaire.
Il est donc en effet inutile d’en parler car cela souligne trop le retard de la France.