Le gouvernement maintient le cap d’une fermeture des centrales à charbon en 2022
Le gouvernement a confirmé mercredi sa volonté de fermer les dernières centrales à charbon en France d’ici 2022, après avoir pris connaissance d’un rapport du gestionnaire du réseau d’électricité RTE évaluant la sécurité d’approvisionnement.
« On confirme l’échéance de 2022 par rapport aux éléments sur la sécurité d’approvisionnement que RTE nous a fournis », a déclaré François de Rugy, ministre de la Transition écologique et solidaire, lors d’une conférence de presse.
Le rapport de RTE, commandé par le gouvernement, montre « qu’il y a un certain nombre de précautions à prendre » mais qu’il existe une « voie » pour sortir du charbon dans la production d’électricité en France, a ajouté le ministre.
Cette analyse porte sur « des configurations particulièrement dégradées, intégrant des décalages significatifs » dans la mise en service de certains moyens de production, notamment l’EPR de Flamanville ou la centrale à gaz de Landivisiau, décrit une synthèse de l’étude publiée mercredi.
Dans ce cas de figure, la sécurité d’approvisionnement peut être maintenue à condition d’actionner certains leviers proposés par RTE.
« Il y a une voie (…) qui est balisée d’un certain nombres de contraintes mais cette voie nous l’empruntons », a commenté M. de Rugy.
« Notre détermination et notre volontarisme sont extrêmement forts sur cette question de la sortie du charbon dans la production d’électricité en France », a-t-il souligné.
Afin de renforcer la sécurité d’approvisionnement, le gestionnaire du réseau propose d’engager « des actions » pour maîtriser la consommation d’électricité et d' »optimiser » le calendrier de visites décennales du parc nucléaire.
En complément, RTE suggère de « maintenir la disponibilité de deux tranches » à Cordemais, dans l’Ouest de la France, où l’approvisionnement est particulièrement tendu, la région disposant de peu de moyens de production.
Ces deux tranches fonctionnant au charbon ou converties à la biomasse seraient utilisées « quelques dizaines d’heures par an ».
Dans son analyse à moyen terme publiée en novembre, RTE avait déjà indiqué qu’il était possible de fermer les quatre dernières centrales à charbon après 2020, mais sous conditions.
Le gestionnaire du réseau avait notamment estimé qu’il était nécessaire de maîtriser la consommation, de développer les énergies renouvelables et les interconnexions.
Le gouvernement avait pris l’engagement de fermer les quatre dernières centrales à charbon françaises d’ici 2022. Son projet de programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) récemment publié vise toutefois les centrales fonctionnant « exclusivement au charbon », laissant la porte ouverte à des projets de reconversion intégrant de la biomasse.
COMMENTAIRES
Il y a une solution beaucoup plus simple. Remplacer 100% du charbon utilisé dans nos centrales thermiques par du charbon économisé chez nos voisins.
Les centrales françaises consomment environ 1 million de TEP (tonne équivalent pétrole) de charbon par an.
En Europe, autour de 30 millions de TEP de charbon sont utilisées par an pour la production de chaleur basse température.
Avec le chauffage solaire, l’isolation de batiments publiques et une meilleure utilisation des déchets verts, la France pourrait sans problème aider nos voisins à économiser 1 million de TEP (tonne équivalent pétrole) de charbon.
De plus ces 30 millions de TEP de charbon sont en plus souvent utilisées dans des chaudières où les fumées sont souvent peu ou pas filtrées.
A l’inverse, toutes nos centrales sont équipées de puissants filtres.