Le gouvernement n’exclut pas le redémarrage de la centrale à charbon de Saint-Avold l’hiver prochain
La centrale à charbon de Saint-Avold, en Moselle, dont la fermeture est prévue ce jeudi 31 mars, pourrait reprendre du service à l’hiver prochain, compte tenu des déboires rencontrés par le parc nucléaire d’EDF et des conséquences du conflit en Ukraine, a-t-on appris lundi auprès du ministère de la Transition écologique.
« Si la centrale de Saint-Avold n’a pas vocation à fonctionner dans les prochains mois », des travaux menés par le ministère avec le gestionnaire du réseau RTE « pourraient conclure à l’opportunité d’autoriser le redémarrage ponctuel de cette centrale en assouplissant à nouveau temporairement la contrainte » sur son nombre d’heures de fonctionnement, a indiqué le ministère à l’AFP.
La ministre de la transition écologique, Barbara Pompili, a demandé un audit indépendant à EDF pour identifier les leviers permettant d’optimiser la disponibilité du parc nucléaire et recouvrer des marges sur le système électrique. Les conclusions sont attendues pour la fin du mois de mai.
En application de la loi énergie climat, une limite de production annuelle de 700 heures de fonctionnement est fixée depuis cette année pour les centrales à charbon. L’entreprise Gazel avait dès lors engagé la fermeture de la centrale de Saint-Avold au 31 mars 2022, a rappelé le ministère.
Dans un contexte d’indisponibilités imprévues d’une partie du parc nucléaire pour l’hiver 2021-2022, cette contrainte sur les heures de fonctionnement a été assouplie pour sécuriser le passage de l’hiver, à 1.000 heures pour la période de janvier-février, puis 600 heures sur le reste de 2022.
Pour permettre le redémarrage de Saint-Avold, le gouvernement assouplirait « à nouveau temporairement la contrainte sur le nombre d’heures de fonctionnement de cette centrale », comme pour la seule autre centrale au charbon encore ouverte, celle de Cordemais, en Loire-Atlantique, « afin de sécuriser l’approvisionnement électrique lors de l’automne et de l’hiver prochains », selon le ministère.
« Nous avons donc demandé à GazelEnergie et à EDF de se préparer à cette éventualité », a-t-on indiqué de même source.
« C’est clair que la centrale va s’arrêter. Est-ce qu’elle redémarrera cet hiver? C’est une décision du gouvernement. Si on doit contribuer à la sécurité du système électrique, évidemment on va se mobiliser », a déclaré Jean-Michel Mazalerat, président de GazelEnergie, l’entreprise propriétaire de la centrale, sur France Info lundi.
« Nous sommes d’accord pour redémarrer l’hiver prochain mais nous attendons une décision ferme de l’Etat, nous avons besoin d’un décret », a précisé dans la soirée la directrice de la communication de GazelEnergie, Camille Jaffrelo, jointe par l’AFP.
En cas de fonctionnement temporaire l’hiver prochain, la production se ferait sous deux conditions : « une absence d’approvisionnement en charbon russe et une compensation intégrale des émissions de gaz à effet de serre dues au fonctionnement de la centrale, afin de neutraliser l’impact climatique correspondant », a précisé le ministère.
Avec ou sans prolongation temporaire de Saint-Avold, « la production d’électricité à partir de charbon restera extrêmement marginale en France (moins de 1%) », a souligné le ministère, selon qui le fonctionnement éventuel de la centrale l’hiver prochain, « lié à un contexte exceptionnel, ne remettrait pas en cause la trajectoire globale de sortie du charbon de la France.
Le président Emmanuel Macron avait promis de fermer d’ici à 2022 les dernières centrales à charbon – facilement mobilisables pour produire de l’électricité en cas de besoin, mais aussi très émettrices de CO2 néfaste pour le climat.
ngu-mby/ha/dlm
COMMENTAIRES
Fermer Fessenheim pour retourner au charbon…Le climat n’en sort pas gagnant.
Le retour au charbon n’est pas un effet fessenheim….. mais un effet de decrepitude du parc nucléaire d’aujourd’hui avec 26 réacteur en panne sur 56 ….. et l’incapacité à produire même la moitié de ce que devrait permettre le nucléaire s’il était une solution fiable !
Avec Fessenheim, il y aurait 28 réacteurs en carafe au lieu de 26 !
Bravo Madame Pompili…la sortie du nucléaire nous renvoie au charbon. Bravo les écolos politiques !
Après des décennies de critiques du nucléaire, la France a perdu son indépendance énergétique et retourne au charbon. Un cauchemar.
Quelle meilleure preuve de la stupidité de Macron en fermant Fessenheim !
Mais on s’apprête à en reprendre pour cinq ans de ce « stratège » brillant !
J’espère seulement qu’il fera ce qu’il a prévu : relancer, et le plus qu’il est possible, l’industrie du nucléaire civil.
Bonjour
François Hollande a initié la fermeture de Fessenheim pour avoir les suffrage des verts…
Certaine centrales nucléaires de Belgique seront fermées même si le gouvernement belge décide maintenant de revenir au nucléaire…
Quand c’est programmé, il y a un moment c’est trop tard. C’est une industrie lourde…
Malheureusement pour être élu il faut savoir mentir.
Malheureusement le suffrage universelle est le suffrage des ignorants que nous sommes tous plus ou moins… Le peuple a les gouvernants qu’il mérite
Depuis des années le nucléaire a été malmené, on commence tout juste à comprendre que le nucléaire va peut-être nous aider à tomber moins bas…
Ce soir à 22h45 pour les ENRi la production :
solaire 000 MW sur 12 500 MW potentiellement installés
éolien 2 560 MW sur 18 500 MW potentiellement installés. On peut multiplié le parc installé par 10, quand il n’y a pas de vent il n’y a pas de production ou si peu.
La France consomme près de 50 000 MW au même moment
Pour sûr, les ENRi ne feront jamais le job, même si on arrive à faire un peu de stockage…
Comprendre, qui veut bien ?
Tien, en voila des zozos qui ne voient aucune bonne raison de relancer le charbon avec la bérézina du nucléaire et qui en redemandent : https://nuclear-monitor.fr/index.html#
26 réacteurs en carafe sur 56 et l’ensemble incapable de fournir une puissance même de la moité de celle installée et du besoin. Mais bien sûr, le problème est ailleurs….Heureusement que Fessenheim a été fermé sinon ce serait 28 au bord de la route.
Avec l’électricité , on peut refaire des stocks tous les jours ! Avec des stocks reconstituables tous les jours on peut réduire les volumes stockés. On peut constituer des stocks autant avec l’électricité des fossiles et du nuke (par exemple les STEP) qu’avec les Enr, sous réserve de savoir comment et avec quoi pouvoir faire ? Sachant que les Enr nous permettraient de le faire en toute indépendance sans crée les nuisances et les contraintes des fossiles et du nuke .
« La ministre de la transition écologique, Barbara Pompili, a demandé un audit indépendant à EDF pour identifier les leviers permettant d’optimiser la disponibilité du parc nucléaire et recouvrer des marges sur le système électrique. Les conclusions sont attendues pour la fin du mois de mai ».
Encore et tjrs des audits type McKinsey on va voir chez les autres « sans compétences garanties » cela coûte en plus une fortune.
Ayant travaillé ds le domaine de centrales thermiques, les pb de corrosion sous contrainte ds les inox à proximité des soudures sont inhérents. Celle des canalisations de « sécurité » sont à l’origine de l’arrêt de 6 réacteurs.
Les métallurgistes ne manquent pas à EDF et à l’ASN et ils sont capables de faire un point pour permettre ou non à certains réacteurs de redémarrer sans « sortir le parapluie », tout en programmant un échéancier intelligent de réparations contractées au maximum ce qui permettrait au parc de retrouver de l’oxygène !
Sur ce point je suis d’accord. Les meilleurs spécialistes pour tirer cela au clair ne sont pas les copains de Mac Kinsey mais bien
ceux de L’ASN et EDF. Le reste est du pipot.
On devrait plutôt se poser la question de savoir à quoi sert d’avoir un gouvernement avec des dizaines de secrétaires et conseillers , 343 sénateurs et 577 députés auxquels il faut rajouter les élus de l’Europe et les six millions de fonctionnaires, s’il faut une dizaine d’années pour se rendre compte que ce sont nos adversaire économiques qui prennent les décisions économiques pour nous et qu’en plus ils font de l’optimisation fiscale sur notre dos ?
On se demande à quoi peut servir le dénommé Fournier, prétendu inventeur indépendant incapable de dire la moindre chose de son hypothétique invention.
Pour compléter mon premier post, on voit aussi que pompili (et son ministère) n’a pas confiance en EDF et ses fonctionnaires qui ne sont pas aussi mauvais.
Je dirai même qu’elle marque une certaine défiance pour ne pas dire une défiance certaine à leur égard.
Avec quelques raisons….. on y trouve le plus grand nombre de profiteurs du nucléaire de la planète.
Un peu de genèse pour éclairer
Début 90, Anne Lauvergeon, sherpa de mitterrand et future PDG d’Areva, lui souffle l’idée à l’oreille de construire un nouveau réacteur surpuissant de 1650 MW avec les Allemands. Développement assuré par Framatome (France) et Siemens (Allemagne).
Mais tout n’est pas aussi rose, d’une part EDF et ses ingénieurs ont du mal à faire leur deuil de leur REP 2000, de conception 100 % française et enrichi de 30 ans d’expérience qu’ils ont dans leurs « cartons ». D’autre part il s’avère compliqué de faire converger les technologies de chaque pays autour du projet EPR afin de le finaliser. Comme on dit il pourrait être mal né.
De plus, début des années 2000, Shröder annonce qu’il veut sortir du nucléaire, ce qui amène Siemens à s’éloigner de ce projet et en sortir en 2009 (surtout avec la création d’Areva en 2001). L’EPR sera le centre d’une guerre entre EDF et Areva, tous deux voulant devenir chef de file du nucléaire en France.
Conséquence de ce contrat perdant-perdant, les EPR EDF et Areva ont subi les retards et avatars qu’on connait. Pendant ce temps là en France, après Fukushima et l’arrivée désastreuse de hollande, les ministères de la transition énergétique ainsi que la CRE, RTE et l’ADEME vont être gangréné par les « antinucs ». Ils vont mettre à mal avec le concours de la commission européenne et la complicité des médias EDF et son nucléaire.
Le dernier round après celui de N. Hulot, c’est la nomination au ministère de la transition écologique de Barbara Pompili par macron qui, à part son appartenance au parti des verts, n’a pas de formation dans le domaine des énergies (c’est son talon d’Achille).
Il n’est pas étonnant que pour montrer qui est la patronne et sa défiance, elle ait demandé un audit indépendant à EDF « pour identifier les leviers permettant d’optimiser la disponibilité du parc nucléaire et recouvrer des marges sur le système électrique »
Michel DUBUS 30.03.2022
Bonne analyse de l’incompétence politique quand elle prétend s’immiscer dans le secteur industriel sans connaitre les fondements de l’économie
Mais n’est ce pas là le résultat de la promiscuité des élus qui souhaitent placer leurs proches, dans des grands groupes industriels, qui eux ont besoin de ces lobbys, incrustés au pouvoir politique, nécessaires pour orienter les décisions politiques les concernant ?
Votre critique image aussi le fossé qui sépare les déclarations politiques sur l’entente du couple France /Allemagne et la réalité des coopérations industrielles souvent en opposition.
Maintenant dire que les anti nuke ont mis à mal EDF me semble un peu excessif ! Edf s’est bien débrouillé toute seule pour en arriver à cette situation.
Parce que faire du tout nucléaire, alors qu’on en à perdu les compétences, alors que le réchauffement climatique demande de réduire les émissions de chaleur fatale, alors que le stockage des Enr pourrait nous procurer à terme plus d’avantages que le nuke en supprimant par exemple nos besoins de minerai , c’est à mon avis une épine de plus dans ce modèle économique qui pouvait fonctionner à l’époque ou nous n’avions rien pour le remplacer ? Mais qui montre ses limites aujourd’hui à cause des coûts imprescriptibles, de la chaine de ses besoins, qui dépassent largement ceux des Enr .