Comment le gouvernement veut accélérer le développement de l’énergie solaire ?
La France est un pays particulièrement bien doté en matière de gisement solaire : le territoire hexagonal dispose en effet du cinquième potentiel d’ensoleillement d’Europe.
Pourtant, la part de l’énergie photovoltaïque reste marginale dans notre mix électrique (seulement 1,6% de notre production est couverte par l’énergie solaire).
C’est pour tenter de pallier à ce déficit que le gouvernement a décidé de lancer un ambitieux programme baptisé « Place au soleil ».
Renforcer les capacités françaises de production d’énergie solaire
Alors que l’élaboration de la nouvelle Programmation Pluriannuelle de l’Énergie bat son plein, le gouvernement a dévoilé fin juin une série de mesures qui visent à accélérer le déploiement de l’énergie solaire.
Fruit d’un vaste travail de consultations mené par Sébastien Lecornu, secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, ce Plan solaire poursuit un objectif concret : porter le taux de production d’énergie renouvelable solaire de 22% (actuellement) à 32% d’ici l’horizon 2030.
Le programme « Place au soleil » est d’ailleurs présenté par le ministère de Nicolas Hulot comme une opportunité qui permettra à notre pays d’atteindre les objectifs solaires fixés à moyen terme, à savoir le déploiement de 18 à 20 GW de capacités de production d’ici 2023.
Un des grands objectifs du Plan solaire est la mobilisation du foncier propice à l’installation de dispositifs de production d’énergie solaire (toits des bâtiments, terrains non utilisés, parking…) et l’implication de l’ensemble des acteurs de notre économie (particuliers, agriculteurs, entreprises…).
Des mesures très concrètes ont d’ores-et-déjà été évoquées pour encourager l’engagement citoyen et la conversion de surfaces disponibles.
Favoriser la mobilisation des citoyens français
La mobilisation des particuliers est le premier axe de travail du gouvernement.
Le Plan solaire vise à ce titre à favoriser la démocratisation de l’autoconsommation auprès des citoyens français grâce à une simplification des démarches administratives et un renforcement des exigences de qualité.
Deux mesures phares répondent à cette volonté : le renouvèlement de l’exonération de CSPE pour les porteurs de projets d’autoconsommation ainsi que l’instauration d’une attestation de qualité pour les sociétés d’installation de dispositifs.
Autre mesure qui concerne les particuliers : le développement du solaire thermique (production de chaleur à partir de panneaux photovoltaïques).
Le ministère de la Transition écologique a annoncé une revalorisation de la prime à l’achat d’un chauffage ou d’un chauffe-eau solaire afin de stimuler la conversion des ménages.
Toujours dans l’optique de renforcer la place des installations solaires thermiques, le gouvernement a l’intention d’instaurer des taux minimum de production de chaleur renouvelable dans tous les bâtiments neufs dès 2020.
Un groupe de travail mobilisant l’Ademe, le Centre scientifique et technique du bâtiment et les parties prenantes devrait être créé dans les prochains mois.
Public et privé mis à contribution
Le second axe de travail du gouvernement est de favoriser le développement des technologies de production solaire dans les territoires.
Pour y parvenir, le Plan solaire prévoit de s’appuyer sur les ressources foncières des acteurs locaux comme les institutions publiques et les collectivités territoriales.
L’exonération de taxe foncière pour le domaine public équipé de dispositifs de production photovoltaïques sera à ce titre maintenue.
Et l’État a annoncé la création de labels (« ville solaire » et « département solaire ») afin de récompenser l’engagement des collectivités volontaires.
Des acteurs du secteur public se sont d’ores-et-déjà engagés.
Le ministère des Armées a indiqué qu’il mettrait à disposition une surface de 2.000 hectares afin de développer d’ici 2025 des projets photovoltaïques.
Même chose du côté de la SNCF qui va recenser son foncier disponible pour valoriser d’ici cinq ans une centaine d’hectares de terrain.
Le Plan solaire vise également à développer l’implication du secteur privé, et notamment la grande distribution. En échange d’une simplification du code de l’urbanisme, certaines enseignes (Leclerc, Intermarché, Auchan…) ont promis d’installer des panneaux solaires sur leurs toits.
Enfin, le gouvernement a annoncé une série de mesures pour accompagner le développement de l’énergie solaire dans le monde agricole (à des fins d’autoconsommation mais également de revente de l’électricité produite).
L’État s’est notamment engagé à financer 40% du prix de raccordement des installations solaires au réseau électrique.
COMMENTAIRES
Le soutien aux exploitants agricoles vers l’autoconsommation permettra de diminuer leurs charges