Après des mois d’attente, le gouvernement dévoile son « plan vélo »
Le gouvernement dévoile vendredi son « plan vélo », qui comprend 25 mesures attendues depuis des mois afin de développer massivement son usage sur les trajets domicile-travail des Français.
Le Premier ministre, Edouard Philippe, souligne dans une interview au Courrier de l’Ouest, la volonté de l’exécutif de « développer très vite l’utilisation du vélo » pour essayer de rattraper des pays à la météo pourtant moins clémente comme les Pays-Bas où il représente 26% des modes de déplacement ou l’Allemagne (10%).
« Notre objectif est de passer de 3%, ce qui n’est quand même pas beaucoup, à 9% d’ici à 2024. Pour respecter la qualité de vie, pour être à la hauteur des enjeux de la transition écologique, pour des questions de santé, développer l’utilisation du vélo – pas forcer mais encourager l’utilisation du vélo – c »est prioritaire », a souligné le chef du gouvernement.
Parmi les mesures prévues, la création d’un fonds destiné à cofinancer avec les collectivités locales des infrastructures pour assurer la continuité des pistes cyclables, telles que des ponts ou des tunnels au niveau de rocades ou d’échangeurs d’autoroutiers.
Ce fonds sera doté de 350 millions d’euros sur sept ans, soit 50 millions d’euros par an.
Autre mesure, la création d’une indemnité vélo prise en charge par l’entreprise. Ce forfait annuel pourra aller jusqu’à 400 euros par an. Il sera obligatoire dans la fonction publique à partir de 2020 mais d’un montant de 200 euros annuel. En revanche, il restera facultatif dans le secteur privé.
Il se substituera à l’indemnité kilométrique, jugée trop compliquée par Matignon.
Egalement prévue, la systématisation en ville de « sas vélos », c’est-à-dire d’espaces réservés aux bicyclettes entre les feux tricolores et une ligne où doivent s’arrêter les voitures.
Le double sens cyclable, déjà obligatoire dans les zones à 30 km/h, sera étendu à toutes les rues à 50 km/h en agglomération, sauf en cas de danger avéré.
Le gouvernement a aussi décidé de s’attaquer au vol de bicyclettes, en rendant obligatoire la pose d’un numéro d’immatriculation sur les vélos, anciens comme neufs.
Ou en demandant à la SNCF de construire davantage de parkings sécurisés dans les gares.
Enfin, l’Etat souhaite inculquer la culture du vélo aux enfants. En mettant en place à l’école primaire un programme intitulé « savoir rouler », il veut que chaque élève de l’Education nationale sache pédaler avant l’entrée au collège.
Edouard Philippe détaillera ces mesures vendredi à Angers (Maine-et-Loire) en compagnie de son nouveau ministre de la Transition écologique François de Rugy et de la ministre des Transports Elisabeth Borne.
Ce plan s’inscrit dans un projet plus large pour les transports, la future loi d’orientation des mobilités (LOM), qui doit être présentée en octobre avant son adoption l’an prochain par le parlement.