La Grèce annonce « un plan de sauvetage » pour son entreprise d’électricité

Le ministre grec de l’Energie et de l’Environnement, Kostis Hatzidakis, a appelé jeudi les partis et les acteurs sociaux à soutenir « le plan de sauvetage national » de l’opérateur public d’électricité DEI (PPC), en difficulté, pour « garantir sa viabilité ».

Il a rappelé, devant une commission parlementaire, que les dettes de la DEI, la plus grande entreprise d’utilité publique du pays, cotée à la Bourse d’Athènes (Athex), s’élevaient « à 5 milliards d’euros » et ses pertes sur un an à « 900 millions d’euros ».

Une « série de mesures imminentes doivent être prises pour faire sortir la tête de l’entreprise de l’eau », a-t-il souligné.

« Le problème est très important et pire qu’on l’imaginait », a dit le nouveau ministre, nommé il y a juste un mois et demi dans la foulée de l’accession au pouvoir du gouvernement de droite de Kyriakos Mitsotakis.

Parmi les mesures figurent « l’augmentation de 2,5 euros » par mois des factures pour les ménages, la privatisation partielle de la société gestionnaire du réseau électrique de distribution (Dedmie), la réduction de 5% d’une prime dont bénéficient les consommateurs qui paient à temps leurs factures et un abaissement important de la réduction des factures d’électricité des employés de l’entreprise.

Il a aussi annoncé la vente de deux centrales au lignite et « la restructuration » de la DEI, un engagement d’Athènes auprès de ses créanciers (UE et FMI).

« Il faut qu’on contribue tous à l’effort national de sauvetage du principal pilier de l’énergie et de l’économie du pays », qui emploie 17.000 personnes, a insisté le ministre.

Les employés de la DEI bénéficient d’une série de privilèges et de salaires élevés malgré les rabotages subis pendant la crise, à l’instar de tous les salariés.

Une manifestation contre ces mesures est prévue la semaine prochaine par le syndicat de la gauche communiste (Pame) à Athènes.

Le ministre a relevé la nécessité d’agir pour éviter un éventuel audit négatif.

« Il faut éviter que l’audit attendu le 24 septembre mette en cause la viabilité de l’entreprise. Si la DEI n’existe pas, c’est le pays qui n’existe pas » et il faut que cela soit compris ici et à Bruxelles », a-t-il souligné.

Le porte-parole du gouvernement, Stelios Petsas, avait qualifié mardi le problème de la DEI « de bombe à retardement héritée par le précédent gouvernement ».

« Le nouveau gouvernement s’est engagé de faire tout ce qui est nécessaire pour sauver la DEI, ce que les investisseurs comprennent vu l’augmentation de la valeur boursière de l’entreprise ces dernières semaines, à plus de 600 millions d’euros », avait-il dit.

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