Greenpeace Pologne porte plainte en justice contre un groupe énergétique d’Etat
Inspiré par l’exemple des Pays-Bas, où la justice a ordonné à l’Etat de réduire ses émissions de gaz à effet de serre, Greenpeace Pologne a annoncé mercredi avoir porté plainte contre un groupe énergétique publique, PGE GiEK, afin de le pousser à renoncer au charbon.
La plainte a été déposée auprès d’un tribunal de district de Lodz, compétent pour le siège de l’entreprise visée, a indiqué le directeur de Greenpeace Pologne Pawel Szypulski, lors d’un point de presse tenu à Varsovie devant le siège du groupe PGE, dont fait partie PGE GiEK.
« Notre objectif, a-t-il dit, est d’obtenir que l’entreprise arrête tous ses investissements dans les carburants fossiles et qu’elle parvienne aux émissions zéro de ses centrales à charbon en 2030″.
Le groupe PGE, a-t-il affirmé, est le plus grand émetteur de gaz à effet de serre en Pologne et deuxième en Europe, après le groupe allemand RWE.
La démarche légale de Greenpeace, a expliqué M. Szypulski, s’appuie sur le paragraphe 323 de la loi polonaise sur la protection de l’environnement, qui ouvre aux organisations écologiques la possibilité de porter plainte contre un personne morale dont les activités mettent en danger le milieu naturel.
Un juriste collaborant avec Greenpeace, Milosz Jakubowski, a précisé à l’AFP qu’à ses yeux une telle plainte devait être recevable même si l’entreprise visée avait obtenu les permis nécessaires pour ses activités.
En décembre dernier, la Cour suprême des Pays-Bas a confirmé vendredi un jugement ordonnant à l’Etat néerlandais de réduire ses émissions de gaz à effet de serre d’au moins 25% d’ici 2020, dans une procédure historique portée par une organisation environnementale, l’ONG Urgenda et appuyée par quelque 900 citoyens.
Greenpeace avait qualifié cette décision d' »immense victoire pour la justice climatique ». Les Pays-Bas sont très vulnérables aux conséquences du réchauffement climatique, près d’un tiers du pays se trouvant en dessous du niveau de la mer.
La Pologne, très dépendante du charbon, s’oppose à l’objectif de neutralité carbone en 2050. Avec la République Tchèque et la Hongrie, elle souhaite que l’UE assume les coûts du passage aux énergies renouvelables.
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