Greenpeace accuse TotalEnergies de dissimuler l’impact climatique d’une raffinerie
L’ONG de défense de l’environnement Greenpeace a accusé lundi le groupe français TotalEnergies de dissimuler « les effets réels sur le climat » de sa production d’agrocarburants à base d’huile de palme importée d’Asie dans sa raffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône).
En avril, le tribunal administratif de Marseille avait demandé à TotalEnergies de revoir son étude d’impact concernant cette installation, située près de Marseille, jugeant que le document présentait « une insuffisance » concernant « les effets sur le climat, compte tenu de l’utilisation de quantités très substantielles d’huile de palme et de ses dérivés ».
TotalEnergies a donc déposé une nouvelle étude d’impact en janvier, qui sera suivie d’une enquête publique.
Dans une contre-expertise dont l’AFP a pu avoir une copie, Greenpeace France « dénonce la dissimulation par TotalEnergies des effets réels de sa production d’agrocarburants sur le climat et la poursuite, en parallèle, de l’importation massive d’huile de palme issue de la déforestation ».
« L’huile de palme reste le principal vecteur de la déforestation en Indonésie, pays qui abrite la troisième plus grande forêt tropicale au monde », souligne Greenpeace France.
La compagnie énergétique, qui s’est engagée à ne plus utiliser d’huile de palme à partir de 2023, s’est toujours défendue face aux accusations des ONG en affirmant que les huiles achetées pour La Mède correspondent « aux critères de durabilité fixés par l’Union européenne ».
Mais, selon Greenpeace, l’huile de palme importée par TotalEnergies « ne provient pas d’une vingtaine de moulins », comme l’affirme l’entreprise, mais « d’une chaîne d’approvisionnement (…) qui induit le mélange d’ingrédients certifiés et non certifiés », et inclut « la production d’au moins 268 moulins ».
« Si on considère l’ensemble des fournisseurs de TotalEnergies Raffinerie France, on dénombre 143 moulins (parmi 268 au total) qui s’approvisionnent auprès de plantations ayant fait disparaître des forêts et des tourbières à partir de 2008 », poursuit l’ONG.
Elle critique également la méthode employée par TotalEnergies pour mettre en avant les réductions d’émissions de la raffinerie en mode agrocarburants par rapport au mode carburants fossiles.
« Le site de La Mède émettrait 91% de moins de CO2 (tous types d’émissions confondus) que lorsqu’il raffinait des sources fossiles (avant sa reconversion), en réalité, notre analyse montre que les émissions actuelles de la bioraffinerie sont, a minima, 13% plus importantes si on les rapporte, comme il est logique de le faire, à la tonne de carburant produite », affirme l’ONG.
Greenpeace a demandé à la préfecture des Bouches-du-Rhône de retirer immédiatement l’autorisation d’importation d’huile de palme accordée à la raffinerie de La Mède.
iw/ol/lum
COMMENTAIRES
Jennifer Morgan, à la tête de Greenpeace depuis 2016 va devenir le 1er mars bras droit de Annalena Baerbock, ministre des affaires étrangères allemande. On sent que l’impartialité va régner…
La France et ses entreprises vont devoir s’accrocher…
Greenpeace, qui m’insupporte souvent, n’a pas tort dans ce cas. Quelle que soit la provenance de l’huile de palme et le type de plantation, importer un litre de plus conduit à à déforester un peu plus quelque part. En biodiesel le gros de la production mondiale est fait à partir de soja brésilien et d’huile de palme indonésienne, deux déforestations massives. Le bilan carbone est parait-il pire que de consommer du fossile. Si on se contente de colza et de tournesol de chez nous ça ne va pas chercher très loin, et c’est une occupation des terres agricoles concurrente de l’alimentation. Les agrocarburants sont une ânerie historique mais c’est devenu un business installé, donc puissant.
Greenpeace devrait s’appeler REDpeace. Ce sont des pastèques qui ne défendent que leur nombril.
Quant à Totalenergies c’est comme Engie ce sont des faiseux de fric directement branchés sur la pompe de la BCE qui au nom de la transition énergétique déverse l’argent magique via leur planche à billets numérique.