Guadeloupe: le conflit entre la CGT et EDF se durcit
Le conflit social entre la CGT et EDF s’est durci vendredi en Guadeloupe, provoquant de très longues coupures d’électricité et poussant les responsables de l’île à prendre la parole pour demander aux parties de trouver un terrain d’entente.
Pour Guy Losbar, président du département, il faut « trouver rapidement un accord qui mette un terme à cette situation de crise ». De son côté, Ary Chalus, président de la région, a « exhorté » le syndicat et l’énergéticien à reprendre « en urgence les négociations » pour sortir de la grève, qui porte sur des revendications salariales.
« Cette situation ne peut pas durer », a abondé le préfet, appelant « à la finalisation immédiate des discussions » pour faire cesser des coupures « susceptibles de compromettre la sécurité des personnes et portant gravement atteinte à l’activité économique ».
L’exaspération monte dans la population et du côté des entreprises, soumises à des coupures d’électricité de plusieurs heures en raison d’une cessation totale de l’activité de la plus grosse centrale de l’île.
Des délestages sont organisés afin d’éviter le black out, occasionnant également des coupures d’eau. « Jusqu’à 90.000 clients pourraient être impactés », indique EDF SEI, filiale gestionnaire du réseau.
Une pétition circule sur les réseaux sociaux, et des appels à manifester devant la centrale touchée par la grève ont été lancés.
La grève, qui dure depuis fin décembre, oppose la branche énergie de la CGT Guadeloupe à la direction d’EDF PEI, filiale de production électrique. L’origine du conflit réside dans des manquements en matière de respect du Code du travail, rectifiés dans un projet d’accord dont l’AFP a pris connaissance.
Un point d’achoppement subsiste. Il porte notamment sur « le rattrapage des cotisations retraites, à verser dans la bonne caisse, pour les contrats requalifiés », selon Jimmy Télémaque, secrétaire général de la branche énergie de la CGTG-Guadeloupe.
Le syndicat évoque aussi des augmentations de salaires, ce que refuse la direction, arguant des efforts déjà consentis en la matière.
L’entreprise attribue le blocage à « seulement cinq grévistes en continu ». Elle indique porter plainte pour diffamation en raison d’un « lien établi » par le syndicat « entre les conditions de travail et le diabète » de certains agents.
Dans le projet de protocole de fin de conflit consulté par l’AFP figure une proposition de « versement d’une indemnité forfaitaire, globale et exceptionnelle », formulée « à la demande du ministre des Outre-mer ».