Les événements climatiques extrêmes en forte recrudescence (rapport)
Quatre fois plus de crues qu’en 1980… Les événements météorologiques « extrêmes » ont été toujours plus fréquents ces 36 dernières années dans un monde en plein bouleversement climatique, souligne un rapport européen publié mardi.
Le nombre d’événements climatiques – canicules, feux de forêt, tempêtes… – a plus que doublé en moyenne entre 1980 et 2016, souligne le Conseil des académies des sciences européennes (EASAC), qui a actualisé un précédent rapport de 2013 et appelle les dirigeants européens à agir « urgemment » pour « mieux adapter les infrastructures ».
En particulier, les aléas hydrologiques extrêmes (inondations, crues) ont quadruplé, les sécheresses doublé.
Entraînant des pertes économiques à l’avenant: les tempêtes orageuses en Amérique du nord ont à elles seules généré 10 milliards de dollars de pertes en 1980, et près de 20 en 2015, selon des données en partie venues du NatCatSERVICE de l’assureur Munich Re.
Avec une petite « note positive »: les rivières en Europe connaissent plus de crues mais leur coût global reste stable, suggérant que les mesures de protection ont limité les dégâts.
« La tendance aux extrêmes se poursuit », souligne Michael Norton, directeur du programme Environnement de l’EASAC (qui réunit 27 académies des sciences de l’UE, de Norvège et de Suisse).
« Nous pourrions expérimenter ces extrêmes de manière plus erratique », ajoute-t-il.
« Il est donc plus important encore d’éviter les gaz à effet de serre, responsables de ces changements » et, pour les impacts inévitables, de renforcer les plans de protection, dit-il. « Ce rapport arrive à point nommé, puisque la Commission européenne doit remettre cette année une évaluation de sa stratégie climatique ».
Le rapport analyse aussi plusieurs facteurs de recrudescence de ces intempéries, comme les variations du Jet Stream et du Gulf Stream, tous deux sous influence du réchauffement climatique.