Hausse de la taxe carbone: un choix à faire « dans les mois qui viennent » (Rugy)
La question de la reprise ou non de l’augmentation de la taxe carbone devra être tranchée « dans les mois qui viennent », a indiqué jeudi le ministre de la Transition écologique François de Rugy.
« Je ne suis pas là ce matin pour annoncer que la taxe carbone reprendra sa trajectoire de hausse (…) ça fera partie des choix à faire dans les mois qui viennent », a déclaré sur France Inter le ministre qui estime que « l’efficacité » du dispositif a été « démontrée ».
La hausse prévue de la contribution climat énergie (CCE) sur les combustibles fossiles, dite « taxe carbone », avait été suspendue en novembre puis annulée pour 2019 sous la pression du mouvement des « gilets jaunes ».
« Si on veut mener une politique de transformation de l’économie, il faut avoir une fiscalité qui soit cohérente », a ajouté le ministre.
« Il y a la question évidemment de savoir comment utiliser les recettes de la fiscalité écologique, ça c’est une des leçons qu’il faut tirer du grand débat », a poursuivi M. de Rugy.
« Les Français nous ont dit +la fiscalité écologique oui, mais si on sait que ça sert à l’écologie, si on sait que ça sert aux investissements pour la transition écologique, si on sait que ça sert à l’accompagnement social pour la transition écologique+ », a-t-il affirmé.
« Je constate que aujourd’hui il y a plus d’écologie, il y a plus d’aspiration écologique qu’il n’y en avait avant le grand débat, le mouvement des +gilets jaunes+ d’ailleurs n’était pas un mouvement anti-écologique », a estimé le ministre.
A travers la taxe carbone, la question du financement de la transition écologique a été au coeur du grand débat.
Après sa restitution, la secrétaire d’Etat à la Transition écologique et solidaire, Emmanuelle Wargon, avait indiqué que la trajectoire de hausse de la taxe carbone pourrait faire son retour seulement en cas de consensus.
Or, « il me semble que les conditions ne sont absolument pas réunies pour le faire à court terme », avait-elle estimé mardi, en réponse à un avis du Conseil économique, social et environnemental (CESE), qui souhaite qu’une nouvelle trajectoire soit fixée.