Haute-Savoie: une centrale hydroélectrique controversée autorisée par la justice
Une centrale hydroélectrique, récemment construite sur la rivière Sallanche en Haute-Savoie et suspendue l’an dernier par la justice, va pouvoir ouvrir en attendant un jugement sur le fond, a indiqué samedi le maire de la commune concernée à l’AFP.
Cette ouverture, prévue dans les prochains jours, a été rendue possible par une ordonnance rendue jeudi par la cour administrative d’appel de Lyon, qui infirme un précédent jugement rendu en décembre dernier par le tribunal administratif de Grenoble. Saisi par l’association France Nature Environnement Auvergne-Rhône-Alpes, ce jugement bloquait le projet et ordonnait une « remise en état du site dans le délai de 12 mois ».
Or, « il n’apparaît pas que l’ouvrage litigieux (…) pourrait être regardé comme un obstacle à la continuité écologique », estime la cour d’appel de Lyon dans sa décision.
« Il est ainsi sursis à l’exécution du jugement du tribunal administratif de Grenoble jusqu’à ce que la cour administrative d’appel de Lyon se prononce sur l’affaire au fond », poursuit-elle.
Le maire de la commune de Sallanches, Georges Morand, a salué cette décision, estimant que le recours de FNE était un « non-sens écologique », et rappelant que la régie avait investi 6 millions d’euros dans cette centrale toute neuve.
Elle devrait désormais ouvrir dès que possible, a-t-il ajouté: « On n’aura aucun problème car on avait fait des essais déjà avant. Donc cette semaine, s’il y a de l’eau, on y va ».
Le député de Haute-Savoie Xavier Roseren a déclaré lui aussi se réjouir « de cette décision pleine de bon sens dans un contexte de souveraineté énergétique, d’inflation et de réduction des émissions de gaz à effets de serre ». La centrale « permettra d’alimenter au total l’équivalent de la consommation de 20% des foyers de Sallanches en énergie renouvelable », a-t-il écrit sur Facebook.
A l’inverse, la FNE a déploré dans un communiqué « une grave erreur pour la biodiversité », assurant qu’elle ne « baisse pas les bras (face à une) décision temporaire ».
« La construction de la centrale sur un site identifié réservoir biologique porte atteinte a la santé des cours d’eau et à la survie de la biodiversité. Cette rivière était pourtant identifiée comme un torrent non aménageable », souligne-t-elle.
Le jugement sur le fond est attendu en fin d’année ou début d’année prochaine, selon le maire.
COMMENTAIRES
Des écolos qui croient que l’homme ne fait pas partie de la nature. Le dernier des vers fait ce qu’il veut qui lui soit profitable sans préter autant d’attention que ne le fait l’homme lorsque lui aussi entreprend de faire ce qui lui est profitable.
Avons nous moins de droits qu’un ver aux yeux de ces autoproclamés écologistes ?
Si l’on suit l’avis de ces écolos là on n’aurait jamais du avoir recours à l’hydroélectricité! On connait les inconvénients pour les cours d’eau et les poissons, on fait au mieux. Rochain a raison de dire que la présence de l’homme ne peut pas être neutre sur la nature.
Bel exemple qui montre que toute activité humaine impacte l’environnement et que les choix drastiques que nous (l’humanité dans on entier) allons devoir faire seront le plus souvent conflictuels car les intérêts et les désirs des uns ne sont pas nécessairement ceux des autres.
Tout reposera sur notre capacité de partage et de limitation de notre pression sur les ressources de la petite Terre avec de 10 à X milliards d’individus.
Le sujet de l’hydraulique est aujourd’hui surtout celui des STEP, qui sont un complément indispensable au PV.
D’abord, l’état français, s’il existe encore, doit s’asseoir complètement sur la volonté de Bruxelles de mise en concurrence de l’exploitation des centrales hydrauliques (ainsi que sur les objectifs en matière d’ENRv).
Pendant longtemps, les STEP ont restitué durant la journée l’énergie stockée durant la nuit. Après une période de moindre activité car le PV a grandement couvert le surplus de consommation journalière, les STEP vont, au contraire, couvrir la consommation durant la nuit, et toujours les pointes du matin et du soir.
Je remets ce message sur le projet pilote d’une STEP par réservoir en profondeur:
Un autre projet intéressant, qui semble avoir été validé: la STEP de Paldiski
https://www.pv-magazine.com/2023/01/25/estonia-to-host-550-mw-pumped-hydro-storage-facility/
500 MW x 12h avec pour réservoir inférieur des cavernes creusées à 600 m de profondeur.
Je ne sais pas quel est le coût complet de ce projet, mais on peut penser que sur 100 ans (voir beaucoup plus), ces grands travaux vont être amortis. Et en plus, dans cette installation, le risque de rupture de barrage est éliminé.