La Hongrie renforce encore sa collaboration avec le russe Gazprom
La Hongrie a annoncé mercredi un accord avec le géant russe Gazprom pour recevoir des livraisons supplémentaires, au moment où le reste des Européens sont confrontés à une forte réduction des quantités fournies.
« Un accord a été conclu pour les mois de septembre et d’octobre, a déclaré le ministre des Affaires étrangères Peter Szijjarto à Prague, après une réunion avec ses homologues de l’Union européenne (UE).
L’approvisionnement « est maintenant augmenté de 5,8 millions de mètres cubes » par jour « à partir du 1er septembre », a-t-il déclaré dans une vidéo publiée sur sa page Facebook.
Après une visite en juillet à Moscou de M. Szijjarto, Gazprom avait déjà fourni à la Hongrie un volume supplémentaire quotidien de 2,6 millions de mètres cubes en août, « au-delà des quantités déjà négociées ».
Le gaz arrivera via la Turquie, la Bulgarie et la Serbie par le biais du gazoduc TurkStream, a précisé le ministre.
Depuis son retour au pouvoir en 2021, le Premier ministre nationaliste Viktor Orban a tissé des liens avec le président russe Vladmir Poutine, une collaboration maintenue malgré l’invasion russe de l’Ukraine.
Peter Szijjarto avait effectué un déplacement impromptu à Moscou en juillet afin de discuter de l’achat de 700 millions de mètres cubes supplémentaires de gaz, qui viendraient s’ajouter aux 4,5 milliards livrés chaque année à Budapest avant le conflit en Ukraine.
Cette mesure contraste avec la suspension par Gazprom des livraisons de gaz à Engie, le dernier en date d’une série d’arrêts d’approvisionnement qui alimentent une crise énergétique en Europe.
Face à ces réductions drastiques, les Etats membres de l’Union européenne ont conclu un accord pour réduire volontairement leur consommation.
Un seul pays, la Hongrie, s’est opposé à cette mesure qu’elle juge « injustifiable, inutile, inapplicable et nuisible », mais l’unanimité n’était pas requise pour l’adoption du plan.
Budapest, qui repose largement pour sa consommation sur le pétrole et le gaz russes, a décrété mi-juillet « un état d’urgence » devant la crise énergétique et applique depuis une politique à rebours de ses partenaires européens.