Sous pression d’actionnaires, HSBC veut arrêter de financer le charbon
Sous pression d’actionnaires, le géant bancaire britannique HSBC va proposer lors de sa prochaine assemblée générale d’arrêter de financer le secteur du charbon d’ici 2040, après avoir été accusée de ne pas en faire assez pour le climat.
HSBC explique dans un communiqué jeudi que les actionnaires se prononceront le 28 mai sur cette résolution, qui devra recueillir au moins 75% des votes pour passer.
Elle obligera HSBC à cesser de financer l’industrie du charbon, que ce soit pour produire de l’électricité ou pour l’industrie lourde, d’ici 2030 dans l’UE et les pays de l’OCDE, et d’ici 2040 ailleurs dans le monde.
En outre, la résolution prévoit que la banque se donne des objectifs de court et moyen termes pour que l’ensemble de ses financements, y compris pour le pétrole et le gaz, soient cohérents avec les accords de Paris visant à limiter le réchauffement de la planète.
Ses progrès en la matière devront enfin être détaillés chaque année par la banque.
HSBC s’est résolue à formuler ses propres propositions, confrontée à la pression d’une quinzaine d’actionnaires, dont le géant français de la gestion d’actifs Amundi ou le fonds spéculatif britannique Man Group, qui voulaient présenter une résolution similaire.
L’ONG ShareAction, qui coordonnait cette initiative, a expliqué que ces actionnaires avaient décidé par conséquent de retirer leur projet de résolution pour laisser la voie libre à celle de la banque, avec laquelle ils ont échangé depuis des mois.
« Cela représente un niveau de coopération sans précédent entre une banque, les actionnaires et des ONG sur un problème crucial, avec un résultat positif pour tous », se félicite Noel Quinn, directeur général de la banque, cité dans le communiqué.
Cette annonce « montre qu’une forte mobilisation d’actionnaires peut avoir des résultats concrets et crée un précédent pour le secteur bancaire », souligne Jeanne Martin, pour ShareAction dans un communiqué de l’ONG.
« Nous allons désormais veiller à ce qu’elle respecte ses engagements », prévient-elle.
En octobre 2020, HSBC s’est engagée à atteindre d’ici 2050 la neutralité carbone pour son portefeuille de financement, et dit vouloir s’aligner sur les objectifs de l’accord de Paris.
Mais elle n’avait pas donné d’objectif précis sur le financement des énergies les plus polluantes.
Selon l’ONG Rainforest Action Network (RAN), HSBC est la deuxième banque qui finance le plus les énergies fossiles en Europe derrière la britannique Barclays.
Cette initiative est dévoilée quelques jours après la publication d’une étude du site d’enquêtes DeSmog montrant qu’une majorité des membres des conseils d’administration des cinq grandes banques britanniques, dont HSBC, ont des liens passés ou présents avec des industries polluantes.
jbo/sr
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Il serait temps
Cependant, la sortie du charbon, dans bien des pays, s’annonce problématique et sera très coûteuse pour les consommateurs. Exemple en Allemagne : https://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/l-allemagne-demarre-l-annee-2021-en-vert-869577.html