Hulot veut un « débat serein » sur le nucléaire
Sur le nucléaire, « nous avons besoin tout d’abord d’un débat serein », a déclaré mardi le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, lors des questions au gouvernement au Sénat, après avoir évoqué lundi la fermeture potentielle de jusqu’à 17 réacteurs.
« Cela doit être un débat cohérent, transparent, qui ne dissimule rien sur la complexité » des enjeux de la transition énergétique et de la filière nucléaire, a-t-il ajouté en réponse à une question de la sénatrice REM du Nord Delphine Bataille.
Il a rappelé que le « seul cadre » dans lequel ce débat aura lieu est la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), la feuille de route pour la transition énergétique « qui permet justement la concertation de tous les acteurs » et dont les travaux concernant la période 2019-2023 doivent aboutir fin 2018.
Ce « dialogue renforcé » dans le cadre de la PPE aura lieu avec les syndicats, les industriels, les associations, a insisté M. Hulot, ajoutant que les citoyens auront « aussi leur mot à dire ».
Plus généralement, sur la transition énergétique, « rien ne se fera dans la brutalité et encore moins d’une manière dogmatique » a-t-il encore assuré, rappelant que des « contrats de transition » seront proposés aux salariés et aux territoires concernés.
La loi sur la transition énergétique, votée en 2015, prévoit de faire baisser la part du nucléaire dans la production d’électricité en France de 75% à 50% à l’horizon 2025.
Lundi M. Hulot a évoqué pour la première fois la fermeture éventuelle de « jusqu’à 17 » réacteurs sur les 58 que compte le parc nucléaire français pour atteindre cet objectif ambitieux.
Cette sortie de M. Hulot a été saluée par les ONG environnementales mais a été vertement critiquée par les syndicats de l’énergie, déjà opposés à la fermeture des deux réacteurs de la centrale alsacienne de Fessenheim, qui devrait intervenir au moment de la mise en service de l’EPR de Flamanville (Manche), prévue pour 2019 pour l’instant.