L’hybride rechargeable est-elle la meilleure solution pour rendre le transport vertueux ?
Face aux nouveaux enjeux environnementaux, et notamment la réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre, la démocratisation de l’électromobilité est devenue un des enjeux majeurs de notre transition énergétique.
La nécessité d’électrifier nos modes de transport est d’autant plus importante que Nicolas Hulot a annoncé il y a un an la volonté du gouvernement de stopper les ventes de voitures à motorisation thermique d’ici l’horizon 2040.
L’Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (Ademe) s’est intéressée aux différentes technologies de mobilité électrique.
Selon les résultats d’une étude récemment publiée, les véhicules hybrides rechargeables apparaissent comme la meilleure solution pour réduire l’impact environnemental des transports à moyen terme. Explications.
De la nécessité de la démocratisation de l’électromobilité
Le secteur des transports est reconnu pour ses pratiques peu respectueuses de l’environnement : il est en effet responsable de plus de 30% des émissions françaises de dioxyde de carbone et apparait ainsi comme le premier émetteur de gaz à effet de serre de notre pays.
Comme le dit très bien l’Ademe « l’électrification du transport devient une nécessité pour pouvoir répondre aux enjeux climatiques et de santé publique ».
Mais parmi l’ensemble des technologies disponibles, quelle est celle qui présente les meilleurs atouts pour atteindre les objectifs de notre transition énergétique?
C’est pour répondre à cette question que l’Ademe et l’Institut IFP Energies nouvelles se sont intéressés à la viabilité économique, à la consommation énergétique et aux avantages écologiques des différents types de motorisation disponibles actuellement dans le commerce.
Et, selon les auteurs du rapport publié le 5 juillet intitulé « Etude Economique, Energétique et Environnementale pour les technologies du transport français », c’est la voiture hybride rechargeable qui se place sur la première marche du podium.
Le véhicule hybride rechargeable est à privilégier pour les particuliers
Si l’avenir des motorisations thermiques est « compromis à l’horizon 2030 », à l’exception « des poids lourds routiers pour lesquels l’électrification semble une solution difficile à déployer », le véhicule hybride rechargeable (qui combine motorisation thermique et motorisation électrique) apparait comme la solution « écologiquement pertinente » pour améliorer rapidement l’empreinte carbone du secteur des transports.
« Pour les véhicules particuliers, mais aussi les utilitaires professionnels, la solution hybride rechargeable possède tous les atouts pour réduire la pollution locale et les émissions de GES à moyen terme », estiment en effet l’Ademe et l’IFP Energies nouvelles.
Cette affirmation est cependant conditionnée par quelques critères d’utilisation.
Les auteurs expliquent en effet que les véhicules hybrides doivent notamment être utilisés « très régulièrement » pour amortir l’impact environnemental lié à la fabrication de leur batterie.
De plus, cette technologie est particulièrement vertueuse sur des trajets quotidiens inférieurs à 50 kilomètres en raison de la taille de la batterie « plus petite que celle d’un véhicule tout électrique ».
Le tout électrique pour un usage intensif
La batterie est d’ailleurs le nerf de la guerre. L’étude de l’Ademe souligne en effet l’effet pervers de la quête de l’autonomie : « la tendance actuelle à l’accroissement de la taille de batteries pour augmenter l’autonomie des véhicules électriques particuliers, est préjudiciable pour l’impact environnemental de ces véhicules ».
C’est donc l’impact environnemental de la batterie, élément pourtant essentiel à la voiture 100% électrique, qui fait pencher la balance du côté de l’hybride.
Reste que les véhicules 100% électriques sont les plus adaptés pour un usage intensif (et donc pour les transports en commun ou les offres servicielles comme le taxi).
Le rapport de l’Agence explique en effet que les motorisations électriques sont des solutions particulièrement efficaces pour réduire la pollution locale et les émissions de CO2 à condition d’être « très utilisées » afin d’amortir « l’impact de la fabrication de la batterie par l’usage ».
Parmi toutes les solutions étudiées, le bus électrique est celle qui présente les impacts environnementaux les plus faibles car il permet de parcourir une distance importante de l’ordre de 40.000 kilomètres en moyenne par an.
« Mais bien qu’il soit plus vertueux sur le plan environnemental, le bus tout électrique reste pour le moment une solution chère à mettre en œuvre. Le bus hybride s’avère donc à court terme une solution intermédiaire représentant une bonne alternative au bus conventionnel roulant au Diesel ».