Hydrogène: la montée en puissance doit être « orchestrée », prévient le PDG d’Air Liquide
Le PDG d’Air Liquide a appelé mercredi à la mise en place d’un comité national très « opérationnel » pour organiser la montée en puissance de l’hydrogène en France.
Le déploiement de l’hydrogène vert, utile pour décarboner notamment l’industrie et les mobilités lourdes, « tout ça n’arrivera que si on est capable à l’échelle nationale de fédérer les efforts et les investissements », a dit Benoît Potier devant la commission des affaires économiques du Sénat.
« Il faut qu’au niveau national on devienne à la fois opérationnels -avec un comité national capable d’agir et de prendre des décisions pragmatiques– et aussi qu’on ait une capacité à réfléchir, à un niveau peut-être différent, sur les directions à prendre, les budgets à allouer: industrie, mobilité, recherche… », a-t-il estimé, souhaitant que des organes de l’État y participent, pour que ça se fasse « au bénéfice du pays ».
M. Potier s’est félicité des budgets promis ces derniers mois au secteur, tant au niveau français (7 milliards d’euros dont 3,4 d’ici 2023) qu’européen. Mais « c’est un défi. Il ne faut pas le dépenser pour dépenser, il faut avoir les idées relativement claires (…). On a mis l’argent, on a la volonté de faire, les industriels sont moteur. Ce que je souhaite est qu’on n’investisse pas n’importe où et n’importe comment ».
Par exemple, « il y aurait un risque à ce que chaque ville fasse sa station »: « la production sera décentralisée, oui, mais l’orchestration doit être coordonnée ».
Selon lui, il y a aussi « une réflexion à mener sur +où va la valeur+ » de l’hydrogène: « le pire serait de reproduire ce qui s’est produit avec les panneaux photovoltaïques: subventionner, sans retour en termes de captation de valeur ».
Le gouvernement a annoncé l’installation « prochaine » d’un Comité national de l’hydrogène présidé par le ministre de l’Économie Bruno Le Maire et réunissant des entreprises de la filière.
cho/vac/LyS
COMMENTAIRES
En voilà un qui dit …. mia-miam il y a de la gloutonnerie dans l’air.
Si Air liquide était intéressé à faire de l’hydrogène vert, il n’avait pas besoin d’attendre qu’il y ait une grosse somme sur la table mise par les pouvoirs publiques.
Il faisait déjà de l’hydrogène mais pas vert du tout, la différence c’est les 7 milliards
Oui, ce monsieur a raison. Dés que l’on parle en milliards d’euros, les appétits s’aiguisent. Et les relations, les gens qui connaissent untel ou untel, bref le grenouillage habituel font que de l’argent est vite détourné de l’usage convenu ou distribué à des acteurs qui n’ont pas les compétences requises. Air liquide n’a pas attendu ces 7 milliards d’euros pour exister, c’est un des fleurons de l’industrie française et j’aurais plutôt tendance à leur accorder ma confiance.