Incident à l’EPR de Taishan: en France, EDF aurait mis le réacteur à l’arrêt
Si l’incident qui a touché un réacteur EPR de la centrale de Taishan en Chine s’était produit en France, EDF prendrait la décision d’arrêter le réacteur pour examiner le problème, a indiqué jeudi le groupe français, co-actionnaire de la centrale chinoise.
« Au regard des analyses effectuées, les procédures d’EDF en matière d’exploitation du parc nucléaire français conduiraient EDF, en France, à mettre le réacteur à l’arrêt pour caractériser précisément le phénomène en cours et arrêter son évolution », indique EDF dans un communiqué, ajoutant que cette décision appartient dans ce cas à l’exploitant de la centrale de Taishan, TNPJVC.
« Nous ne sommes pas dans une situation d’urgence », a toutefois précisé le groupe lors d’un échange téléphonique avec des journalistes.
Le 14 juin, les autorités chinoises avaient signalé un incident au niveau du réacteur numéro 1 de la centrale de Taishan, située dans le sud du pays, le seul EPR en opération dans le monde.
Un petit nombre de barres de combustible endommagées (crayons) avaient causé une accumulation de gaz radioactifs dans la centrale, un phénomène qualifié de « courant » par les autorités, qui avaient écarté tout danger.
EDF, qui est actionnaire à 30% de la centrale de Taishan aux côtés du groupe chinois CGN et qui a fourni la technologie EPR, a analysé les données transmises par l’exploitant TNPJVC sur cet incident et les a présentées ce jeudi lors d’un conseil d’administration de TNPJVC.
« L’analyse des données dont EDF dispose relatives à l’inétanchéité de crayons de combustible montre un caractère évolutif, qui fait l’objet d’un suivi en permanence par l’exploitant », conclut l’électricien.
C’est ce caractère « évolutif » et la nécessité de mieux examiner la situation qui aurait conduit en France à un arrêt du réacteur.
En revanche, « les paramètres radiochimiques de l’eau du circuit primaire demeurent en deçà des seuils réglementaires en vigueur à la centrale de Taishan, seuils qui sont cohérents avec les pratiques internationales », ajoute le groupe.
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