Paris espère des avancées sur les EPR lors de la visite de Macron en Inde
La France espère des avancées sur le projet de construction en Inde de six réacteurs nucléaires de nouvelle génération EPR à l’occasion de la visite du président français, Emmanuel Macron, dans ce pays au début de 2018, a indiqué vendredi le chef de la diplomatie française.
Ce projet est « en bonne voie », a déclaré Jean-Yves Le Drian, venu préparer la visite du chef de l’Etat fin février ou début mars, devant des journalistes français à New Delhi.
Lors d’une visite du précédent président, François Hollande, en Inde en janvier 2016, le groupe EDF et son homologue indien Nuclear Power Corp of India Ltd (NPCIL) avaient signé un protocole de coopération relatif à la construction de six EPR à Jaitapur, dans l’ouest du pays. Les deux parties doivent encore convenir d’un accord sur les conditions économiques et les spécifications techniques du projet.
« Je suis relativement optimiste sur l’aboutissement » du projet, a ajouté M. Le Drian à l’issue d’un entretien avec le Premier ministre, Narendra Modi, tout en restant prudent.
Les négociations sont toujours très longues et complexes en Inde, à l’instar de celles pour la vente de 36 avions de chasse Rafale, finalement conclue en septembre 2016 lorsque M. Le Drian était ministre de la Défense.
La France souhaite aussi que « le ferroviaire devienne un élément de nos partenariats futurs », a poursuivi le chef de la diplomatie française.
Paris veut proposer une coopération technique à l’Inde pour la modernisation de son immense réseau ferré, très fréquenté – avec 8 milliards de passagers par an – mais aussi très vétuste.
Ce partenariat pourrait se concrétiser sur le projet de ligne à semi-grande vitesse entre Delhi et Chandigarh (250 km) visant à faire passer les trains à 150 kilomètres/heure, avec des pointes à 200, contre une moyenne de 50 aujourd’hui.
Sur les 12 métros actuellement en construction en Inde, neuf comptent une participation d’entreprises françaises, notamment à Cochin (sud), a également rappelé le ministre.
La France continue par ailleurs de lorgner sur le marché indien de la défense, avec potentiellement de nouvelles ventes de Rafale et de sous-marins Scorpène. Le groupe européen Airbus Helicopters vise aussi des appels d’offres à plusieurs milliards de dollars pour la Marine indienne.
L’Inde – premier importateur d’armes de la planète – est engagée dans un vaste programme de modernisation de ses forces armées, à l’arsenal souvent obsolète, pour faire face aux défis géopolitiques et militaires de l’Asie du XXIe siècle, notamment l’affermissement de la puissance chinoise.
La visite d’Emmanuel Macron en Inde coïncidera aussi avec la tenue du premier sommet de l’Alliance solaire, destinée à promouvoir cette énergie renouvelable dans les pays en développement.
Paris et New Delhi veulent faire avancer cette initiative en identifiant des pistes de financement pour ces pays, a expliqué M. Le Drian.
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