« L’industrie constitue la cible prioritaire de l’hydrogène décarboné »
Le Monde de l’Energie ouvre ses colonnes à Nicolas Potier, directeur associé chez Tactis, spécialisé dans l’énergie, pour évoquer la place de l’hydrogène dans la décarbonation de la France.
Le Monde de l’Énergie —Quelle part doit prendre le vecteur énergie hydrogène dans la décarbonation de la France ? Dans quels secteurs en particulier ?
Nicolas Potier —L’hydrogène est utilisé dans l’industrie pétrolière (raffinage) et chimique (production d’engrais) ; en France, sa consommation totale est de l’ordre de 900 000 tonnes par an, dont 95% est produit à partir d’énergies fossiles, pour une émission de l’ordre de 9 millions de tonnes de CO2 par an.
Une alternative à ce mode de production est l’hydrogène décarboné qui peut être produit par électrolyse de l’eau, à partir d’électricité décarbonée ou renouvelable. Dès lors, ce nouveau vecteur énergétique est susceptible de devenir un volet important de la stratégie nationale bas carbone, avec de multiples applications à fort impact sur nos émissions de gaz à effet de serre :
- Diminuer les émissions de CO2 de l’industrie : 53 millions de tonnes émises par an en 2030 contre 80 millions de tonnes émises par an en 2020.
- Entamer un cycle d’innovation dans la mobilité lourde : transport collectif de personnes, secteur maritime, secteur ferroviaire, là où les solutions à base de batteries s’avèrent insuffisantes.
- Renforcer la résilience de notre système énergétique : contribuer à résoudre l’intermittence des énergies renouvelables (solaire, éolien) en permettant des solutions de stockage, permettre une alimentation de secours pour des sites isolés.
Le Monde de l’Énergie —Pourquoi militez-vous pour la généralisation du modèle public-privé dans le développement de l’hydrogène bas carbone en France ?
Nicolas Potier —Le développement de l’hydrogène décarboné représente un investissement de plus d’une vingtaine de milliards d’euros à horizon 2030. Ce développement nécessite de répondre à un double défi :
- La massification et le passage à l’échelle : selon France Hydrogène, la production d’Hydrogène décarboné devrait passer de 45 000 tonnes actuellement à 700 000 tonnes à la fin de la décennie, ce qui constitue un défi industriel considérable.
- La mise en œuvre concrète de cas d’usage variés (industrie, mobilité, stockage d’énergie) au sein d’écosystèmes locaux.
Notre conviction est que le modèle public-privé associant des collectivités locales est le plus à même de répondre à ces enjeux : par la capacité d’amorçage en termes de moyens humains et financiers, mais également par la mobilisation des écosystèmes locaux.
Le Monde de l’Énergie —Quelles technologies de production d’hydrogène bas carbone vous semblent prioritaires à soutenir, et en quoi le partenariat public-privé peut-il répondre aux besoins d’investissement de ces technologies ?
Nicolas Potier —La technologie de production par électrolyse de l’eau, alimentée par des énergies renouvelables, nous semble prioritaire dans la mesure où elle peut s’inscrire dans une dynamique locale. Cet enracinement dans les territoires constitue un accélérateur d’usage compte tenu de la diversité des secteurs à adresser. Le partenariat public-privé, en permettant un partage équitable des risques entre collectivités et acteurs de la filière hydrogène, offre un cadre propice à la mise en œuvre opérationnelle de projets qui passeront progressivement à l’échelle.
Le Monde de l’Énergie —Certains analystes critiquent la présentation de l’hydrogène comme une « solution miracle » de la transition énergétique, et de ses applications à de nouveaux secteurs, alors que l’hydrogène utilisé dans l’industrie est encore massivement produit par des combustibles fossiles. Le secteur industriel ne devrait-il pas être le premier débouché de l’hydrogène bas carbone ?
Nicolas Potier —Comme vu précédemment, il est indéniable que l’industrie constitue la cible prioritaire de l’hydrogène décarboné, étant la première consommatrice d’hydrogène carboné. C’est pourquoi nous pensons que les projets locaux de production d’hydrogène décarboné doivent adresser en premier lieu les bassins industriels existants, qui constituent le débouché le plus immédiat. Une part de la stratégie d’achat d’hydrogène de ces acteurs devrait être dédiée à l’hydrogène « local décarboné » afin de sécuriser les modèles économiques des projets locaux qui seront mis en oeuvre.
COMMENTAIRES
Une cible qu’il devra partager avec l’électricité d’origine solaire PPV présente au meilleur moment.
Que pense le « Père Vert » Serge de l’Hydrogène dans le terrible accident Nucléaire de Fukushima !? – https://fr.wikipedia.org/wiki/Accident_nucl%C3%A9aire_de_Fukushima
L’Hydrogène, solaire ou Nucléaire, cela reste dangereux… Si c’est fait avec du Solaire, il faudra de gros Stockages pour une « matière » très dangereuse à manipuler (Cf Désastre de Fukushima… dont les explosions sont dues à l’Hydrogène !).
Si c’est faite pour une bonne part avec du Nucléaire, on peut espérer une consommation en continue avec de petits stocks tampon uniquement sans stockage massif !
@Rochain.
La baudruche intellectuelle est encore là !
Le gouvernement veut lancer 100 GW solaire , production annuelle 114 TWh …
Nous consommons 1630 TWh / an …
Le solaire et le photovoltaïque … des miettes …
Pauvre Rochain , qui m’insulte, sans savoir répondre aux capacités en TWh annuelle du renouvelable , mais veut s’imposer comme une sommité intellectuelle. Une espèce excecrable…
« Le petit coudre » , comme tu m’appelles et que tu traites d’ idiot, con, à soigner en psychiatrie, est ingénieur pas un universitaire bidon, gonflé à la vanité… Je vais te faire une confidence : J’ai été Président de la section technique » Moteurs et Carburants » à la SIA : Société Ingénieurs de l’Automobile avant d’être Vice- Président de la SIA , organisé plus de 20 congrès ( moteurs, Calcul Scientifique, Mécatronique ) et Présient de l’organisation du Congrès International FISITA PARIS 1998, 2000 Ingénieurs au Palais des Congrès Paris, dirigée par Jack Schmidt , Directeur Etudes Recherche Moteurs General Motors et Xavier Karcher Président de PSA / Citroên .
Ta carrière professionnelle n’arrive pas à la cheville de la mienne .
Quand cesseras-tu de raconter n’importe quoi ? Qui te paye pour ces anneries ?
Jean Coudre
Mon cher Coudre, sur le plan scientifique, si je ne me trompe, Rochain a le niveau Brevet des Collèges et a eu son diplôme d' »ingénieur » par acquis de l’expérience » en informatique.
Ce qui me semble assez loin de la basse physique de base.
On comprend ses difficultés pour distinguer le vrai du faux.
Détourner des productions aussi variables que sont le solaire PPV ou l’éolien ne constitue pas une source décarbonée fiable pour développer une production massive d’hydrogène rentable. Ce qui se passe en Loire Atlantique est édifiant. La production (très variable) de deux éolienne produit de d’hydrogène (de façon intermittente) alors que le département est déjà très souvent déficitaire en électricité. La compensation est ainsi réalisé par des importations d’autres départements et par le charbon à Cordemais ou le gaz à Landivisiau.
@cochelin,
Sur votre propos : « » Détourner des productions aussi variables que sont le solaire PPV ou l’éolien ne constitue pas une source décarbonée fiable pour développer une production massive d’hydrogène rentable. « » –> Techniquement et scientifiquement vous avez bien raison ! Mais « Maquiller » une source d’énergie (les ENRi) en ce qu’elle n’est pas réellement, cela peut amener beaucoup de subventions et c’est Vecteur de Profit (moins de Vecteur énergétique efficace…).
Je ne sais pas si chez France Hydrogène, ils font des concours de pêches aux maquereaux !!!
Il y en a de moins en moins en mer en Bretagne Nord, mais de plus en plus dans les « étales » parisiennes…
L’hydrogène est sans aucun doute une source d’énergie intéressante. Le seul point qui me surprend est que personne ne nous parle jamais des problèmes que peut poser son stockage, alors que celui-ci n’est à mon avis rien moins qu’évident étant donné les risques d’explosion.
@Brun,
Si vous permettez, l’Hydrogène n’est pas une Source d’énergie, juste 1 Vecteur énergétique… (vous le savez, mais trop de personnes confondent source et vecteur d’énergie… mieux vaut éviter de propager des « confusions » malsaines…)
@Brun
Oui, le danger d’explosion fait que l’hydrogène est inadapté pour les voitures particulières (interdiction totale de parking sous-terrains.
Pour les gros PL, peut-être, avec interdiction dans les grands tunnels. Au mieux.
Article peu objectif qui ne dit rien des coûts propres aux différents moyens de production, et qui passe sous silence le H² d’origine nucléaire, que la France essaie de faire accepter aux instances européennes à juste titre… Et bien sûr, les problèmes de sécurité évoqués par « Brun »…
L’auteur répond de manière assez (voir fort) contradictoire :
1 – Pour être en Vogue il dit : « » La technologie de production par électrolyse de l’eau, alimentée par des énergies renouvelables, nous semble prioritaire dans la mesure où elle peut s’inscrire dans une dynamique locale. « » –> C’est bien pour avoir des subventions certes…
2 – Puis pour être « sérieux » : « » Comme vu précédemment, il est indéniable que l’industrie constitue la cible prioritaire de l’hydrogène décarboné, étant la première consommatrice d’hydrogène carboné. « » –> Ce qui est évident !!! (mais pas du tout en lien direct et constant avec le Point 1)
Si Arcelor-Mittal a annoncé la mise de Dunkerque à l’hydrogène un jour, le lendemain de l’annonce de Macron sur la paire d’EPR2 de Gravelines-Dunkerque, il y a une Raison évidente!!!
Les débats sur l’énergie dans les médias sont souvent occupés par des 1/2 Clowns, 1/2 hâbleurs… Bref on est en train de sortir de la route d’une économie qui assurait un certain niveau de vie à tous et les Clowns-hableurs continuent d’annoncer n’importe quoi !!!
Tout le monde sait que produire de l’hydrogène vert par électrolyse demande des quantités considérables d’électricité notamment parce que l’efficacité énergétique de l’opération est faible (~25%).
Les capacités de production de renouvelables intermittents (éolien et solaire) seront loin d’être suffisantes
Elles présentent par ailleurs des problèmes techniques. Les électrolyseurs qui produisent l’hydrogène fonctionnent mal quand ils ne sont pas alimentés en électricité de façon constante et soumis aux fluctuations de productions intermittentes dépendantes des vents et de l’ensoleillement.(cela beaucoup le savent et d’autres ne veulent pas le voir, ni le reconnaitre comme N Potier)
@Michel Dubus,
Su votre propos : « » Tout le monde sait que produire de l’hydrogène vert par électrolyse demande des quantités considérables d’électricité notamment parce que l’efficacité énergétique de l’opération est faible (~25%). « » –> Vous faites une « fausse route » !
Dans les Faits, et la vrai réalité, peu de gens comprennent la différence entre énergie et vecteur énergétique…
Oui, « Tout le monde devrait savoir que pro… » et cela va rester « devrait » pour encore longtemps…
Il va falloir le rappeler et montrer des évidences… (Longue Tache pour éviter que d’autres « taches » ne disent n’imoporte quoi sur le sujet… Suivez ma pensée…)
@ APO
Nobody is perfect,
mais les électrolyseurs qui produisent l’hydrogène fonctionnent mal quand ils ne sont pas alimentés en électricité de façon constante et soumis aux fluctuations de productions intermittentes dépendantes des vents et de l’ensoleillement.(cela beaucoup le savent et d’autres ne veulent pas le voir, ni le reconnaitre, est votre cas ?
Avec un bon backup gaz les intermittents peuvent aussi sortir du vecteur H² plus carboné !
Bonne nuit !
@Michel Dubus,
I am not perfect ! (But I am not the only one…)
Plus sérieusement sur mon propos sur le « devrait » (au Conditionnel) car c’est une nécessité de connaitre à minima les qualités et défauts de l’hydrogène et des électrolyseurs. Et cela peu de monde dans les Faits le « sait » !!!
Beaucoup parle de l’hydrogène en solution « miracle » comme dans l’article en mélangeant un peu de tout à son sujet…
Je le redis : PEU de monde sait réellement que produire de l’hydrogène vert par électrolyse demande des quantités considérables d’électricité notamment parce que l’efficacité énergétique de l’opération est faible (~25%). Et Peu de monde sait que la production en quasi continu sera une nécessité pour une bonne productivité…
https://www.usinenouvelle.com/article/la-technologie-d-electrolyse-du-cea-qu-exploitera-genvia-pour-produire-de-l-hydrogene-atteint-99-de-rendement-se-rejouit-julie-mougin-du-cea-liten.N1809792 – Petit article « trompeur » à certains niveaux mais explicite à d’autres…
Un Fait à rappeler concernant l’Hydrogène, les explosions de Fukushima sont dus à de haute concentration d’hydrogène (du à la fonte des gaines dans le réacteur faute de refroidissement mais aussi faute de recombinateur d’hydrogène dans l’enveloppe externe) qui ont fait exploser l’enveloppe extérieur de 2 réacteurs… https://www.connaissancedesenergies.org/questions-et-reponses-energies/dou-vient-lhydrogene-qui-cause-des-explosions-fukushima
L’Hydrogène partout et pour tous, Oui peut-être un jour dans 1 ou 2 générations…
Il va bien falloir que les électrolyseurs s’adaptent aux ENRv.
Ca ne paraiî pas un défi technique insurmontable !
@Marc,
Techniquement, pas de problème… Mais à Quels couts !? (Production intermittente, Stockage pour l’intermittence, transport des Flux en fonction de l’intermittence…) Oui, c’est possible, mais pas sur qu’on puisse le financer et/ou l’exploiter à des couts intéressants…
Il fallait regarder ARTE samedi soir sur les entreprises de tout poil (françaises ou non) travaillant sur le stockage (à grande échelle) de l’élec au sortir des ENR intermittentes.
Ma femme m’a fait cette réflexion : « ils sont tous jeunes et enthousiastes pour tenter de résoudre ce Problème récurrent qui ressemble fort à celui de la quadrature du cercle ». Elle a peut être tort ?