INEF4 : l’institut dédié à la réhabilitation énergétique du BTP
En projet depuis plusieurs mois, l’institut pour la transition énergétique INEF4 a finalement été officialisé le mardi 8 juillet dernier. Destiné à rechercher et développer les meilleures méthodes de construction et de réhabilitation durables des bâtiments, ce programme de recherche collaboratif a pour objectif d’associer l’ensemble de la filière BTP à cette démarche dans le cadre de partenariats techniques et financiers.
Ainsi, des projets innovants de développement pourront être soutenus par ce nouveau centre de R&D consacré à l’innovation et l’efficacité énergétique des bâtiments, un institut dont la nécessité ne fait aucun doute, tant le chantier de la transition énergétique dans la filière construction semble colossal. En effet, créé pour aider à atteindre l’objectif défini par le « facteur 4 », à savoir, de diviser par quatre les émission de gaz à effet de serre d’ici 2050, l’INEF4 devrait accompagner, une fois voté, la mise en application des mesures proposées dans le projet de loi sur la transition énergétique défendu par Ségolène Royal.
Un projet important qui implique d’ici 2020, la rénovation d’au moins 500 000 logements sur un parc de 33 millions d’unités et qui prend en compte les 930 millions de m² de bâtiments tertiaires chauffés, climatisés et donc très énergivores. Un enjeu majeur et stratégique donc, autant pour l’Etat que pour la filière BTP qui voit ici s’ouvrir de nouvelles perspectives de développement dans la construction durable.
Ce marché nécessitera toutefois un investissement important de la part des industriels de la filière dans la conception et l’imagination de nouveaux concepts et techniques caractéristiques de l’habitat de demain. Une innovation constante et nécessaire pour laquelle l’INEF4 constituera un cadre participatif, collaboratif et pluridisciplinaire de mise en commun des savoirs. Un modèle qui n’est pas sans rappeler les groupes tecnalia en Espagne ou Fraunhofer-Gesellschaft en Allemagne.
Destiné ainsi à mutualiser les compétences et à collaborer avec des groupes d’entreprises complémentaires (par exemple du maître d’ouvrage à l’entreprise industrielle) dans des programmes de co-développement d’innovations, le travail de l’INEF4 pourra concerner des projets aussi bien en amont qu’en aval de la filière. « Comme projet Aval, par exemple, il y a le projet Terreha qui est axé sur la recherche de solutions pour une réhabilitation massive des bâtiments tertiaires en site occupé. En amont, le projet intitulé Qualitairbat, qui a démarré en début d’année, est consacré à la qualité de l’air, notamment sur sa prédiction en phase de conception » explique Philippe Lagiere, responsable scientifique de l’INEF4 et de Nobatek.
Basé sur un partenariat public/privé, 28 millions d’euros seront engagés sur 5 ans, dont 7 millions provenant du Programme Investissements d’Avenir, un cofinancement de la Région Aquitaine et au moins 14 millions attendus du secteur privé (GDF Suez, EDF R&D, VINCI Construction). « L’État investit au démarrage pour lancer l’Institut, mais nous devons créer un modèle économique autonome, qui doit générer du profit. Il va ainsi auditer l’Institut pour la Transition Énergétique tous les 3 ans pour voir si le modèle est viable » détaille Jacques Tortos, Directeur Général de Nobatek, opérateur de l’institut.
Crédits photo : Sercib
COMMENTAIRES
C’est en effet un grand projet très ambitieux qui bouleversera le secteur du BTP dans les prochaines années à venir.
Ce qui est encourageant, c’est que ce projet crée avec lui d’innombrables autres projets potentiellement favorables pour ranimer la filière BTP français qui, depuis près de cinq ans, connait la crise.
L’institut pour la transition énergétique INEF4 est une belle perspective que nous ne manquerons pas de suivre !