Interconnexion électrique franco-britannique: Aquind défend son utilité

Le projet Aquind d’interconnexion électrique entre la France et la Grande-Bretagne est « utile » malgré plusieurs projets similaires et n’est pas remis en cause par le Brexit, a assuré mercredi son promoteur.

« Nous n’avons aucun doute sur le fait que nous faisons quelque chose d’utile à la fois pour la Grande-Bretagne et la France », a déclaré à l’AFP son directeur général, Kirill Glukhovskoy.

Il a cité une meilleure intégration des marchés de l’électricité, le développement des énergies renouvelables, la sécurité d’approvisionnement.

L’interconnexion Aquind serait une ligne sous-marine d’une capacité de 2.000 mégawatts (MW) entre la côte sud de l’Angleterre et la Normandie, reliant les réseaux électriques de la France et de la Grande-Bretagne.

Ce projet d’environ 1,4 milliard d’euros en est pour l’instant au stade des études et des demandes d’autorisations.

« Nous sommes en ligne avec la stratégie de l’Union européenne », a aussi souligné Kirill Glukhovskoy, alors qu’Aquind a été reconnu comme « projet d’intérêt commun » par l’UE.

Aquind a toutefois connu un gros obstacle récemment lorsque l’Agence de coopération des régulateurs de l’énergie (ACER) européenne lui a refusé une exemption indispensable à la poursuite du projet sous sa forme actuelle.

Les recettes générées par une telle ligne doivent normalement être réinvesties pour garantir le fonctionnement du réseau et augmenter ses capacités.

Aquind, qui est une société privée, demande une exemption pour pouvoir payer ses investisseurs avec l’argent perçu.

« Nous allons faire appel » de la décision de l’ACER, a indiqué Kirill Glukhovskoy.

Il existe déjà une capacité d’interconnexion entre les deux pays, d’une capacité de 2.000 MW.

Deux autres projets sont en développement: ElecLink (1.000 MW), porté par une filiale d’Eurotunnel, et IFA2 (1.000 MW).

Outre Aquind, deux liaisons sont aussi à l’étude: FAB (1.400 MW) et GridLink (1.400 MW).

« Nous avons besoin de plus de capacités », selon Kirill Glukhovskoy.

Le vote britannique en faveur d’une sortie de l’UE soulève aussi beaucoup de questions sur la nature des relations futures entre l’UE et le Royaume-Uni.

Mais « le Brexit ne sape pas la logique économique du projet » et « nous avons encore plus besoin de projets comme celui-ci », a jugé pour sa par Kirill Glukhovskoy.
jmi/mhc/ef/az

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