Intrusion à la centrale de Cattenom: 8 militants de Greenpeace jugés en appel mercredi
Huit militants de Greenpeace, condamnés à des peines de prison pour s’être introduits en 2017 sur le site de la centrale nucléaire de Cattenom (Moselle), seront jugés mercredi en appel à Metz.
Avant l’ouverture du procès, prévu à 14H00 devant la cour d’appel, Greenpeace France organise un rassemblement devant le palais de justice pour soutenir les prévenus et dénoncer « une procédure bâillon », avec des « sanctions d’une gravité inédite » prononcées en première instance.
Deux activistes, déjà condamnés pour avoir pénétré dans des installations nucléaires, avaient été condamnés en février 2018 par le tribunal correctionnel de Thionville à des peines de deux mois de prison ferme, une première.
Les six autres militants avaient écopé de cinq mois de prison avec sursis, comme le directeur de la campagne nucléaire de l’ONG, Yannick Rousselet, poursuivi pour complicité.
Greenpeace France, qui devait répondre pour la première fois des actions de ses militants, avait été condamnée à une amende de 20.000 euros.
Le 12 octobre 2017 à l’aube, des militants de Greenpeace avaient été interpellés après avoir pénétré sur le site de la centrale mosellane pour alerter sur la vulnérabilité des installations nucléaires.
Ils avaient affirmé avoir tiré un feu d’artifice près du bâtiment abritant la piscine à combustibles. Selon la préfecture de Moselle et EDF, ils n’avaient pas accédé à la zone nucléaire.
« Pour la première fois, nous allons invoquer l’état de nécessité au regard du risque industriel », a fait savoir avant le procès en appel l’ONG, qui revendique « 14 intrusions de centrales ».
Une commission d’enquête parlementaire sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires avait été mise en place en 2018 après plusieurs intrusions d’activistes sur des sites EDF. Des « failles » dans la sécurité avaient été identifiées par la commission qui avait préconisé 33 mesures pour les pallier.
Poursuivis pour « intrusion en réunion et avec dégradation dans l’enceinte d’une installation civile abritant des matières nucléaires », les huit prévenus encourent cinq ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende.
En première instance, ils avaient aussi été condamnés à verser une provision de 20.000 euros, en attendant une expertise pour évaluer le préjudice matériel, estimé à plus de 200.000 euros par EDF.
Le tribunal avait aussi alloué 50.000 euros au titre du préjudice moral au fournisseur d’électricité, qui en avait réclamé 500.000.
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