L’Irak dit discuter avec l’Arabie Saoudite de l’achat d’électricité
L’Irak, confronté à des délestages quotidiens et une crise énergétique aiguë, est en discussion avec l’Arabie saoudite pour acheter de l’électricité, a indiqué dimanche le ministre irakien du Pétrole Ihssan Ismaïl.
L’Irak dispose d’immenses réserves d’hydrocarbures mais le secteur électrique est miné par des décennies de conflit, de corruption, et la vétusté des installations. Le pays connaît d’incessantes coupures d’électricité qui alimentent le mécontentement social.
« Le dialogue avec l’Arabie Saoudite et la connexion avec le Golfe se fait pour sécuriser et stabiliser la production électrique. Pour le moment le dossier est en cours de discussion », a affirmé M. Ismaïl à l’occasion d’une table ronde avec des journalistes.
« Il est clair qu’il y a une disposition et une forte coopération du Conseil de coopération du Golfe, et en particulier de l’Arabie saoudite, et il y a une volonté d’aider l’Irak à dépasser cette crise », a-t-il ajouté.
Le ministre a précisé que les négociations portaient actuellement sur le prix d’achat.
« Nous avons obtenu un tarif, mais nous pensons qu’il peut être amélioré », a-t-il précisé, expliquant que cela se fera en fonction de plusieurs facteurs, notamment « la quantité d’électricité qui doit être importée » et la durée de ces importations –« 365 jours ou alors six mois seulement ».
L’Irak importe actuellement près du tiers de sa consommation en gaz et en électricité de son voisin et grand allié l’Iran, qui a interrompu à plusieurs reprises sa fourniture pour presser Bagdad à s’acquitter d’une ardoise qui s’élève aujourd’hui à environ quatre milliards de dollars (3,5 milliards d’euros).
L’Irak produit actuellement 15.000 mégawatts (MW), bien loin des 30.000 nécessaires lors du pic de consommation que connaît le pays en période estivale, selon le ministre.
L’Irak s’est également lancé dans la construction de centrales solaires.
Le pays ambitionne de signer plusieurs accords qui permettront la production de 7.500 mégawatts d’ici fin 2023, et de 12.500 mégawatts dans un futur proche, soit à terme plus de 25% des besoins de l’Irak en matière d’électricité, toujours selon M. Ismaïl.