L’Irak obtient une dérogation américaine pour acheter de l’électricité à l’Iran
L’Irak, pris en étau entre ses grands alliés iranien et américain, a obtenu une dérogation pour continuer à se fournir auprès de Téhéran en électricité, vitale dans le pays en pénurie chronique de courant, ont indiqué des responsables à Washington et Bagdad.
« Nous avons accordé une dérogation à l’Irak pour qu’il puisse continuer à payer ses importations d’électricité d’Iran », a affirmé mercredi Brian Hook, l’émissaire spécial pour l’Iran du département d’Etat américain, lors d’une conférence de presse.
Dans le même temps, un responsable s’exprimant à Bagdad sous le couvert de l’anonymat a expliqué jeudi à l’AFP que l’Irak avait obtenu cette exonération en échange d’engagements et d’un calendrier.
« Dans 45 jours », a dit cette source, Bagdad devra présenter à Washington « un plan expliquant comment il va progressivement cesser de recourir à du pétrole et du gaz iranien ». Un processus qui prendra plusieurs années selon lui.
Actuellement, l’Irak achète 1.300 mégawatts d’électricité à l’Iran, ainsi que du gaz pour alimenter ses centrales. Ces importations sont vitales dans un pays où les pénuries d’électricité sont chroniques depuis des années et où la majeure partie de la population n’obtient que quelques heures d’électricité publique par jour.
Après une première série de sanctions en août, Washington a rétabli lundi de nouvelles mesures contre les secteurs pétrolier et financier iraniens.
Ces sanctions avaient été levées après la signature de l’accord sur le nucléaire iranien en 2015, dont le président américain Donald Trump s’est retiré unilatéralement en mai.
Depuis que Washington a annoncé qu’il rétablirait ces sanctions, Bagdad n’a cessé d’avoir des entretiens avec des délégations représentant les Etats-Unis et l’Iran, les deux puissances agissantes dans le pays.