L’Iran envisage d’exporter du gaz vers l’Europe
L’Iran étudie la possibilité d’exporter du gaz vers l’Europe, a déclaré dimanche un responsable du ministère du Pétrole dans un contexte de flambée des prix de l’énergie due à la guerre menée par la Russie en Ukraine.
« L’Iran étudie ce sujet mais nous ne sommes pas encore parvenus à une conclusion », a déclaré le vice-ministre du Pétrole Majid Chegeni, cité par l’agence de presse officielle du ministère, Shana.
« L’Iran cherche toujours à développer la diplomatie énergétique et à élargir le marché », a-t-il ajouté.
Les industries énergétiques de l’Iran, qui possède parmi les plus grandes réserves prouvées de gaz au monde, sont frappées par des sanctions américaines depuis 2018, lorsque Washington s’est retiré de l’accord de Vienne conclu en 2015 entre Téhéran et les grandes puissances pour encadrer son programme nucléaire.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février a fait flamber les prix du pétrole et du gaz, de nombreux Etats européens dépendant des ressources énergétiques de la Russie pour leurs industries.
La situation s’est aggravée mercredi lorsque Kiev a déclaré que la Russie avait interrompu les livraisons de gaz via un centre de transit clé dans l’est de l’Ukraine.
L’année dernière, l’UE a reçu environ 155 milliards de mètres cubes de gaz russe, soit 45% de ses importations de ce combustible fossile.
M. Chegeni a par ailleurs confirmé que Téhéran et Bagdad avaient signé il y a quelques semaines un protocole d’accord qui verra la République islamique augmenter ses exportations de gaz vers l’Irak.
« Les exportations de gaz de l’Iran ont augmenté et, dans ce protocole, il a été stipulé que la dette de l’Irak de 1,6 milliard de dollars envers l’Iran serait payée d’ici la fin du mois de mai », a ajouté M. Chegeni.
En raison de la faiblesse des investissements due à des décennies de guerre et de sanctions, l’Irak dépend des importations de son voisin oriental pour un tiers de ses besoins en gaz.
Les sanctions américaines contre le pétrole et le gaz iraniens ont toutefois compliqué le paiement des importations par l’Irak.