Israël ordonne l’arrêt immédiat des livraisons de fioul à Gaza (Défense)
Le ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman a annoncé vendredi l’arrêt « immédiat » des livraisons de fioul à la bande de Gaza à la suite de violences meurtrières à la frontière entre cette enclave palestinienne et Israël.
Six Palestiniens ont été tués vendredi dans la bande de Gaza lors de manifestations et de heurts avec les soldats israéliens le long de la frontière, a indiqué le ministère gazaoui de la Santé.
L’armée israélienne a indiqué avoir ouvert le feu et tué des Palestiniens, sans en préciser le nombre. « Un certain nombre d’assaillants se sont dirigés vers une position de l’armée israélienne. Les soldats israéliens ont tiré dans leur direction. Les assaillants ont été tués », a-t-elle dit.
Les Palestiniens avaient fait détoner un engin explosif contre la barrière de plusieurs mètres de haut séparant les deux territoires puis étaient entrés en Israël, selon l’armée ».
Depuis plus de dix ans, Gaza étouffe sous un strict blocus israélien et les conditions de vie de ses habitants ne cessent de se dégrader.
A la suite des « graves événements » de vendredi, « le ministre de la Défense (israélien) a ordonné l’arrêt immédiat des livraisons de carburants à la bande de Gaza », a affirmé le bureau de M. Lieberman dans un communiqué.
« Vendredi matin, quatre camions citerne venant d’Israël ont livré du fioul et après cela, des émeutes se sont produites. Il y a eu une grave tentative de forcer la frontière (israélienne) et d’attaquer des soldats », a ajouté M. Lieberman.
Le Hamas islamiste, au pouvoir dans bande de Gaza, « continue à faire l’éloge des auteurs d’attentats terroristes », a ajouté le ministre.
Après une relative accalmie, les dernières semaines ont vu une recrudescence de la mobilisation palestinienne contre le blocus israélien imposé à Gaza. De leur côté, l’ONU et l’Egypte cherchent à favoriser une trêve durable entre Israël et le Hamas.
L’ONU a par ailleurs oeuvré à un accord entré en vigueur au cours de la semaine, pour la livraison à la bande de Gaza de carburant payé par le Qatar, l’un des principaux soutiens du Hamas.
Le carburant devait augmenter la production de la seule centrale électrique de l’enclave et permettre ainsi l’augmentation du ravitaillement en électricité des Gazaouis, qui reçoivent actuellement environ quatre heures de courant par jour.
A Doha, un responsable qatari a déclaré que cette livraison était destinée « à éviter une aggravation de la catastrophe humanitaire à Gaza » et qu’elle n’avait aucune « motivation politique ».
La bande de Gaza a connu trois guerres depuis 2008 entre Israël et le Hamas. Environ 80% de ses quelque deux millions d’habitants sont tributaires d’une aide, selon l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).