Israël, prochaine puissance énergétique ?
Ce pourrait être une découverte d’une importante économique et géopolitique majeure: les immenses gisements de pétrole de schistes connus depuis quelques années dans le sous sol israélien seraient exploitables à un coût compétitif grâce à une nouvelle technique d’exploitation. Une telle nouvelle ferait d’Israël une future puissance énergétique.
Un premier projet pilote est en discussion. S’il s’avère être une réussite, la production pourrait débuter en 2017. A ces énormes réserves de pétrole de schiste qui seraient nouvellement exploitables s’ajoutent d’importantes réserves de gaz naturel récemment découvertes.
Au 1er janvier 2010, les réserves de pétrole prouvées en Israël étaient de 2 milliards de barils. Les réserves nouvellement exploitables de façon rentable seraient évaluées à plus de 250 milliards de barils, ce qui est comparable aux volumes des réserves actuelles de pétrole d’Arabie Saoudite (260 milliards de barils).
Selon IEI (Israel Energy Initiatives), la filiale israélienne du groupe télécom US IDT qui cherche à exploiter ces réserves, le coût d’exploitation du pétrole de schiste disponible dans les sols israéliens s’établirait entre 35 et 40 $US par baril grâce à une technique novatrice, ce qui serait équivalent aux coûts d’exploitation de gisements offshore au large du Brésil.
La fiabilité du prix de production annoncé est encore en débat, la technique envisagée étant novatrice.
D’habitude, le pétrole de schiste est exploité à l’issue d’une récolte solide effectuée en surface , aboutissant à des couts élevés d’au moins 70$ le baril. Pour les sables bitumineux exploités au Canada et au Venezuela, de nouvelles techniques d’exploitation et le drainage après chauffage par vapeuront permis de réduire sensiblement les coûts. En Israël, IEI envisage de chauffer durant plusieurs années la roche en profondeur, la chaleur se diffusant lentement à travers la roche, permettant d’extraire à moindre coût le pétrole du kérogène contenu dans de vastes volumes souterrains. Cette technique permettrait de faire l’économie d’un minage de surface qui aurait été trop coûteux en industrie et en qualité environnementale.
Si le projet est autorisé et si le coût de production s’élève réellement à 35 $ le baril, on assisterait à l’émergence d’une nouvelle nation parmi les producteurs majeurs de pétrole. De quoi redistribuer les cartes géopolitiques au Moyen-Orient.