Japon : démanteler de vieux réacteurs pour mieux relancer le nucléaire
Le chef du gouvernement japonais s’apprêterait à annoncer, selon le quotidien Nikkei, la fermeture définitive de douze réacteurs considérés trop vieux pour répondre aux nouvelles normes de sûreté nucléaire imposées depuis l’incident de la centrale de Fukushima Daiichi au mois de mars 2011. Une initiative destinée à rassurer quelque peu l’opinion publique tout en valorisant l’idée d’un redémarrage progressif des autres réacteurs du parc japonais. Une mission difficile dont devra s’acquitter la toute nouvelle ministre de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie Yuko Obuchi.
Ainsi, selon le quotidien Nikkei, la relance de l’acticité nucléaire au Japon serait une des priorités du Premier ministre Shinzo Abe. Une volonté que l’on comprend aisément lorsque l’on évalue la dépendance énergétique du Japon aux énergies fossiles étrangères et le coût que représentent ces importations sur les comptes de l’Etat depuis l’arrêt total de la production nucléaire.
Toutefois, les japonais sont à ce jour majoritairement hostiles à une reprise du nucléaire et la relance, si elle a lieu, nécessitera l’adhésion de la population dans un pays encore fortement marqué par la catastrophe de Fukushima.
En demandant alors aux différents groupes nucléaires japonais le démantèlement des réacteurs les plus coûteux à rénover ou les plus âgées, Shinzo Abe aurait en réalité pour ambition de mieux convaincre l’opinion publique de la nécessité d’un redémarrage du nucléaire dans des conditions de sécurité optimales.
Le Premier ministre envisage en effet la fermeture de douze réacteurs sur les 48 que compte actuellement le Japon, soit près d’un quart de ses capacités de production. Les 36 restant seraient donc conformes aux nouvelles normes de sécurité (ou plutôt en passe de l’être) et pourraient être remis en service à plus ou moins court terme dès validation de l’autorité de sûreté nucléaire nippone.
Un objectif par ailleurs clairement affiché depuis la constitution il y a quelques jours d’un nouveau gouvernement et la nomination d’une nouvelle ministre de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie Yuko Obuchi. Une femme politique qui comme le chef du gouvernement n’a jamais caché son soutien à la filière nucléaire.
« Dans le cas où l’autorité nucléaire jugerait que des installations sont en conformité avec les nouveaux standards, nous avons l’intention de réactiver les réacteurs concernés« , a-t-elle déjà affirmé.
Crédits photo : CSIS