Japon: objectif 20-22% d’énergie nucléaire à horizon 2030, Tepco veut construire un nouveau réacteur
Le gouvernement japonais a confirmé mardi l’objectif d’une proportion de 20% à 22% d’électricité d’origine nucléaire à horizon 2030, tandis que la compagnie japonaise Tepco a annoncé vouloir relancer la construction d’un réacteur atomique dans l’archipel.
Réunis mardi matin, les ministres ont approuvé le « plan énergétique » qui court jusqu’à 2050.
La proportion visée d’énergie nucléaire à horizon 2030 est maintenue à 20-22% –contre 25-30% avant la catastrophe de Fukushima–, celle de l’énergie renouvelable est fixée à 22-24%, et les énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel) resteront majoritaires (56%).
Le Japon s’est engagé à réduire de 80% ses émissions de gaz à effet de serre entre 2013 et 2050, ce qui nécessite des efforts massifs.
En ce sens, de même que pour des questions d’indépendance énergétique, le gouvernement considère qu’un cinquième de son électricité doit être produite dans les centrales nucléaires, « une ressource indispensable », tout en voulant réduire cette part tant que faire se peut.
Or, pour que cette proportion soit atteinte en 2030, selon les experts du secteur, il faut non seulement relancer plus de réacteurs qu’actuellement (seuls 5 sont en fonctionnement) mais aussi en construire de nouveaux, car plusieurs, parmi le parc restant de 39 unités (54 avant l’accident de Fukushima) atteindront la limite d’âge avant cette échéance.
« Nous allons concrètement lancer l’étude géologique pour la construction d’une nouvelle unité à Higashidori (nord), mais pas seulement, nous allons étudier de nouvelles mesures pour la sûreté », a déclaré vendredi le patron de Tokyo Electric Power (Tepco), Tomoaki Kobayakawa, lors d’une conférence de presse.
« Tout en ayant des obligations fortes découlant de l’accident de Fukushima, nous pensons qu’il est de notre devoir de garantir un approvisionnement suffisant en électricité afin d’éviter les coupures », a-t-il justifié.
Ce projet de réacteur à Higashidori avait été stoppé après la catastrophe de Fukushima en mars 2011.
L’intention de Tepco de construire un nouveau réacteur irrite au plus haut point les antinucléaires, qui jugent insupportable une telle initiative alors que l’accident de Fukushima n’est pas encore résolu.
Il faudra des décennies pour venir à bout de cette catastrophe qui a forcé des dizaines de milliers de personnes à quitter leur domicile et rendu inhabitable une partie de la région.
Par ailleurs, dans le plan adopté mardi, le gouvernement a indiqué pour la première fois envisager des dispositions pour « réduire le stock de plutonium », afin de répondre aux inquiétudes émises par l’allié américain.
Le Japon dispose de 47 tonnes de plutonium, dont 36 conservés en France et Grande-Bretagne où a été retraité le combustible usé japonais.
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