Le Japon se retire à son tour d’un champ gazier en Birmanie
Un consortium public-privé japonais mené par le groupe pétrolier Eneos a annoncé lundi son retrait du champ gazier de Yetagun en Birmanie, trois jours après une décision similaire d’autres partenaires étrangers sur place, le malaisien Petronas et le thaïlandais PTTEP.
Eneos a justifié cette décision par « la situation actuelle du pays, dont les problèmes sociaux » – une allusion au chaos régnant en Birmanie depuis le coup d’Etat de la junte en février 2021 – et par les perspectives économiques du projet au terme d’une « évaluation technique », selon un communiqué.
Le consortium japonais Nippon Oil Exploration (Myanmar) Limited possède actuellement près de 20% des parts du champ gazier de Yetagun, lequel est exploité depuis près de vingt ans mais dont la production était déclinante depuis des années.
L’actionnariat de ce consortium est réparti entre Eneos, l’Etat japonais (via le ministère de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie, ou Meti) et la société Mitsubishi Corp, laquelle avait déjà indiqué en février son intention de se désengager de Yetagun.
Les Japonais étaient les derniers étrangers impliqués dans ce projet. Vendredi dernier, Petronas et PTTEP avaient déjà dit renoncer à leurs opérations sur ce champ gazier couvrant une superficie de quelque 24.000 kilomètres carrés dans la mer d’Andaman, au large de la Birmanie.
De nombreux groupes internationaux ont décidé de quitter la Birmanie depuis le coup d’Etat de 2021, en partie sous l’effet de la pression d’organisations de défense des droits humains.
Le français TotalEnergies a ainsi annoncé en mars son retrait d’un autre champ gazier local, celui de Yadana, et du gazoduc MGTC. Plusieurs autres grands groupes internationaux ont pris des décisions similaires, comme l’américain Chevron et l’australien Woodside dans l’énergie, le japonais Kirin dans la bière et dès l’an dernier le cigarettier britannique BAT ou encore l’opérateur télécoms norvégien Telenor.