Jour du dépassement : comment dépasse-t-on les limites planétaires ?
La Terre vit à crédit depuis le 1er août. Dépasser aujourd’hui la capacité à produire de la Terre, c’est utiliser le surplus issu du passé et réduire la capacité à produire future de la Terre.
La Terre produit chaque année, essentiellement sur sa surface, une quantité de ressources données (agricoles, forestières, halieutiques ou des prairies).
Selon les conditions climatiques ou la manière dont elles sont exploitées, ces surfaces sont plus ou moins productives en fonction des années.
Si on se limitait à ces ressources, on ne dépasserait pas la capacité à produire de la Terre mais ce n’est pas le cas puisqu’on puise déjà dans les stocks existants. Artificialisation de terres agricoles, déforestation, surexploitation des ressources halieutiques, exploitation des ressources fossiles… : toutes ces pratiques humaines augmentent l’empreinte écologique mondiale.
A ce rythme, il faudrait à la population terrestre l’équivalent de 1,9 Terre pour subvenir à ses besoins.
En effet, l’humanité consomme plus de ressources naturelles (eau, terre, forêts) et émet plus de gaz à effet de serre que la Terre n’est en capacité d’en produire ou d’en absorber au cours d’une année.
Les ressources stockées dans le sous-sol, sous forme de charbon, de pétrole ou de gaz naturel se retrouvent dans l’atmosphère sous forme de CO2.
Pour ne pas perturber le cycle du carbone il est alors nécessaire de faire appel à une autre fonction des sols : le captage du CO2 par la photosynthèse. Cela nécessite donc d’avoir une partie des sols dédiés au stockage de carbone.
Or nous ne disposons pas de cette surface supplémentaire, c’est cette deuxième planète qui permettrait de ne pas augmenter les concentrations de gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère.
Et en France ?
En France, le jour du dépassement était le 5 mai 2018, soit trois mois avant la date planétaire.
Il ressort de ce calcul que le territoire national demanderait 1,8 fois plus de ressources à la Terre qu’elle ne peut lui en procurer.
Malheureusement, la France fait partie des 10 pays les plus endettés écologiquement parlant, creusant ainsi sa dette écologique et empruntant aux autres pays leurs ressources naturelles.
Depuis 2015, année de la signature de la COP21 à Paris, l’empreinte écologique de la France continue à être à la hausse, d’autant plus que les conséquences sont visibles : aggravation du changement climatique, déforestation massive, épuisement des sols, surpêche…
Une grande partie de l’empreinte mondiale, composée à 60 % des émissions de GES, pourrait être réduite en diminuant d’une part les émissions de GES et d’autre part en privilégiant la sobriété et l’efficacité énergétique, tout comme les énergies renouvelables.
Il existe de nombreuses solutions pour agir à notre échelle en contrôlant par exemple nos déplacements, notre alimentation et notre logement.
Il est tout à fait possible de réduire sa dépendance vis-à-vis du monde vivant et des ressources naturelles, il suffit d’adopter les bons gestes.